UNE MÈRE et sa fille. Elles se voient peu. L’une journaliste vedette de la télévision, l’autre danseuse étoile. Entre les deux, un jeune écrivain chargé d’écrire, à leur insu, une biographie non autorisée. Et puis des deuils, et puis des pertes, qui conduisent à revoir ses priorités, et puis d’autres relations filiales remises en question.
Thierry Klifa, avec son complice habituel en écriture, Christopher Thompson, a voulu « des personnages emblématiques de leur époque, engagés aussi bien professionnellement que politiquement ». Les malheurs du monde, passés (les victimes du franquisme) et présents, font écho aux douleurs intimes des protagonistes.
Mais si les scénaristes ont beaucoup d’imagination pour inventer incidents et accidents significatifs, les nombreux rebondissements, entre Paris et Bretagne, tiennent surtout aux revirements affectifs, qui provoquent catastrophes ou prises de conscience.
La barque, on l’a dit, est très chargée. Le spectateur n’a pourtant pas envie de quitter le bateau avant de savoir où il le mène, très vite attaché à chacun des passagers et à ceux qui les interprètent. Catherine Deneuve est souveraine dans un rôle qui lui permet d’exprimer une large palette de sentiments. Géraldine Pailhas est émouvante, lumineuse et relève avec beaucoup de panache le défi de la danse, dans la chorégraphie inspirée de Sylvain Groud. Nicolas Duvauchelle parvient à faire croire à l’ambiguité de son personnage. Marisa Paredes, Marina Foïs, Jean-Marc Barr et le très convaincant Jean-Baptiste Lafarge, dont c’est le premier film, jouent de même avec bonheur leur partition.
Un mélo, donc, comme on les aime, même s’ils apparaissent légèrement surannés.
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