LIVRES - Romans historiques

Les vrais-faux témoins de l’Histoire

Publié le 04/02/2013
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Entre cour royale et misère

Catherine Hermary-Vieille, qui a reçu le prix Femina en 1981 pour « le Grand Vizir de la nuit » et alterne depuis biographies et romans avec le même succès, fait revivre, dans « le Siècle de Dieu » (1), le règne de Louis XIV et les débuts de la Régence, à travers les destins de deux femmes, deux cousines issues de la noblesse bretonne. L’une fréquente la Cour et les salons parisiens, l’autre rejoint les Sœurs de la charité et côtoie un monde de misère.

Mêlant personnages de fiction et faits réels, l’auteur nous entraîne en Louisiane comme dans les imbroglios de l’affaire des poisons. Surtout, elle trace le portrait d’un Louis XIV vieillissant, mégalomane, despotique et intolérant, qui abolit l’Édit de Nantes, anéantit jansénisme et quiétisme et va laisser la France exsangue. Une fresque impétueuse dont le thème central est l’amour, de la passion humaine la plus physique à l’amour éthéré de Dieu.

Au château de Versailles.

Auteur de nombreux best-sellers, dont « l’Insoumise du Roi Soleil » et « le Secret de Champollion », Jean-Michel Riou livre, avec « le Roi noir de Versailles » (2), le deuxième tome de sa trilogie consacrée à l’édification du Château, après « Un jour, je serai roi ». En cette période 1668-1670, le chantier est en pleine ébullition en même temps qu’il semble stagner. Car dans cette ville en pleine éclosion, deux clans s’affrontent : les artisans, hommes de bonne volonté venus chercher fortune sur le chantier, menés d’une main de fer par Marguerite, contre les Sans Aveux, experts en trafics en tout genre, dirigés par l’opportuniste Toussaint Delaforge. Le fameux Roi noir contre le roi Soleil. Mais que cachent ces rivalités, et qui triomphera sur les terres du Roi ?

La reine des courtisanes

Le XVIIe siècle fut aussi celui d’une femme d’exception, la plus étonnante courtisane de notre histoire et féministe avant l’heure. C’est Michel de Decker, historien plusieurs fois lauréat de l’Académie française, qui raconte, dans « le Roman vrai de Ninon de Lenclos » (3), la fabuleuse histoire de cette femme qui, sa vie durant, a multiplié les conquêtes. Il y eut les « payeurs », qui l’entretenaient sans toujours avoir ses faveurs, les « favoris », qui ne restaient jamais longtemps en place, et les « martyrs », amoureux transis. Le portrait d’une femme d’exception aussi cultivée et indépendante qu’avide des plaisirs de la vie.

À visages découverts

Nourri aux films de cape et d’épées, Benoît Abtey revisite, dans un nouveau volet de sa série des « Secrets de d’Artagnan » (après « Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi »), le mythe du masque de fer.

On ne saurait évidemment dévoiler les dessous d’une affaire qui est loin de ressembler à celle évoquée dans les manuels scolaires - « On vous a menti », assure un bandeau sur la couverture du livre car dans « Masques de fer » (4) l’imagination est vraiment au pouvoir !

Prendre le large

Marina Dédéyan est née à Saint-Malo et a passé une partie de son enfance en Bretagne. La mer est donc son horizon, comme celui de la jeune héroïne de son nouveau roman, « De tempête et d’espoir » (5). Anne de Montfort est une orpheline sans le sou qui, en cette année 1761, apprend que son frère aîné, cadet dans l’armée royale et sa seule famille, a disparu aux Indes. Plutôt que d’accomplir son destin, qui est d’entrer au couvent des Dames de Dinan, la jeune fille décide d’embarquer sur un navire, à n’importe quel prix, dans le but de retrouver Jean. On plonge donc ici dans la Bretagne des grands navigateurs et du commerce maritime, pour arriver, deux années plus tard, au large de Pondichéry. Mais cela sera une autre histoire.

La Guerre des Deux-Roses

Avec « la Reine clandestine » (6) de Philippa Gregory (l’auteur, notamment, de « Deux sœurs pour un roi », adapté au cinéma avec Nathalie Portman et Scarlett Johansson), on effectue un retour en arrière et on sort de nos frontières. En 1464, alors que la maison d’York, avec à sa tête Edouard IV, s’oppose à la maison de Lancastre, le jeune roi épouse en secret Elisabeth Woodville, la narratrice de cette page d’Histoire qui met en scène la Guerre des Deux-Roses. Révoltes, complots de cour, vengeances, batailles…, tout y est, dans ce livre mouvementé, le premier volet d’une trilogie en cours d’adaptation par la BBC.

Des thrillers historiques

En matière de thriller historique, tout est permis. Ainsi de « Notre espion en Amérique » (7), d’Arnaud Delalande, le troisième tome des aventures de l’agent secret vénitien Pietro Viravolta, dit l’Orchidée noire. En jetant l’espion du roi de France, avec La Fayette et aux côtés de George Washington, dans la Guerre d’indépendance, en nous emmenant des antichambres de Versailles aux grandes plaines d’Amérique, de l’entourage du roi d’Angleterre à l’intimité de Washington, l’auteur nous invite à la naissance d’une nation.

Impossible de reprendre son souffle si l’on enchaîne avec « Francesca, la maîtresse de Borgia » (8), le dernier opus de la trilogie des aventures de Francesca, l’empoisonneuse des Borgia, imaginée par l’Américaine Sara Poole. En cette fin d’année 1493, et alors que la menace d’une guerre avec la France est toujours aussi présente, ce sont les Cathares et leur doctrine qui servent de toile de fond au complot mené contre la famille Borgia.

(1) Albin Michel, 357 p., 20,90 euros.

(2) Flammarion, 560 p., 23 euros.

(3) Belfond, 224 p., 20 euros.

(4) Flammarion, 270 p., 19,90 euros.

(5) Flammarion, 404 p., 20,50 euros.

(6) L’Archipel, 343 p., 22 euros.

(7) Grasset, 412 p., 20 euros.

(8) MA éditions, 378 p., 20 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9215