PEUT-ON, dans un pays en guerre, nouer des relations avec quelqu’un de l’autre camp ? C’est la question, maintes fois posée, qui est au cœur du film tiré du roman épistolaire de Valérie Zenatti*, qui a collaboré à l’adaptation pour l’écran. La bouteille, c’est Tal, une Française de 17 ans dont la famille s’est installée à Jérusalem, qui la fait jeter à la mer, non loin de Gaza, après un attentat meurtrier dans un café près de chez elle, en 2007. Elle a peur, pour elle, pour son frère soldat, pour sa famille et ses amis, mais aussi, elle s’interroge sur ceux qui sont censés être ses ennemis. Et quand le dialogue s’engage, par mail, avec un jeune Palestinien, Naïm, elle ne cesse de vouloir qu’il parle de lui.
Au fil des échanges, on suit à la fois la vie quotidienne des deux jeunes gens et les événements du conflit, jusqu’à l’opération « Plomb durci », l’intervention militaire israélienne à Gaza en décembre 2008-janvier 2009. Les deux interlocuteurs ne ménagent pas leurs critiques quant à la violence du camp adverse mais la relation ne sera jamais totalement rompue.
On a pu reprocher à l’histoire, et au film, une certaine naïveté (comme un proche l’assène à l’héroïne) et un abus de bons sentiments. Peut-être les fins connaisseurs des ressorts du conflit israélo-palestinien ont-ils à redire sur la vision de certains événements, de même que les partisans de l’un et l’autre côté. Mais on peut aussi, bouteille à moitié pleine, trouver là des motifs d’optimisme. Et on s’attache aux deux personnages principaux (Agathe Bonitzer, Mahmoud Shalaby), Tal, particulièrement, à qui Valérie Zenatti, qui a elle-même vécu en Israël pendant son adolescence, a dû prêter quelques-unes de ses expériences.
* « Une bouteille dans la mer de Gaza », l’École des loisirs, collection « Medium ».
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