BAARIA, c’est la prononciation dialectale de Bagheria (la porte du vent, en arabe), le village natal (en 1956) de Giuseppe Tornatore, le réalisateur de « Cinema Paradiso » (1989). Nous sommes en Sicile, non loin de Palerme, et nous allons suivre la vie d’une famille, des années 1930 aux années 1950, du berger épris de lecture au petits-fils passionné d’images, en passant par Peppino, le personnage principal, qui va adhérer au parti communiste.
Alors, il est censé s’en passer des choses, en cinquante ans : le fascisme, la guerre, la lutte à armes inégales contre les grands propriétaires terriens et contre la mafia, l’urbanisation, la libération sexuelle, les années de plomb... Tout cela malheureusement évoqué au pas de charge, au risque d’être incompris de qui ne connaît pas les détails de l’histoire italienne, et avec une débauche de moyens (décors, figurants, nombre de séquences) qui ne compense pas le déficit de sens et la psychologie sommaire des protagonistes. C’est dommage, car la plupart des scènes sont belles, le héros plutôt émouvant et la musique d’Ennio Morricone nostalgique à souhait.
Lors de sa présentation au festival de Venise, « Baaria » a pâti, aux yeux de certains, du soutien inconditionnel de Silvio Berlusconi, dont le groupe Medusa-Mediaset a participé au financement du film. C’est « un chef-d’œuvre absolu que je conseille à tous les Italiens d’aller voir », a dit le chef du gouvernement italien. Le communiste pur et dur Peppino, en vieillissant, devient réformiste, c’est-à-dire, explique-t-il à son fils : quelqu’un qui « veut sauver le monde grâce au bon sens. Il sait que si l’on se frappe la tête contre un mur, c’est la tête qui cède. » Une notion qui, selon Tornatore, peut être « utile à la réflexion sur le rôle de la gauche aujourd’hui ». Tout cela, hélas, ne fait pas du grand cinéma.
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