La détresse des malades, le dévouement des soignants, les conditions de travail, les patients… Richard Nagy croque en dessins l’hôpital et ses résidents. Cet aide-soignant de 57 ans trouve naturellement son inspiration dans son environnement de travail, dans le service de psychiatrie de l’hôpital Simone-Veil d’Ermont-Eaubonne (Val-d’Oise).
Il a compilé une quarantaine de dessins dans son premier livre édité à compte d’auteur (1), disponible depuis quelques mois. Il en publie également régulièrement sur son blog et sur sa page Facebook. Dépouillés de tout texte, ses croquis sont expressifs et souvent touchants.
Après des études d’Arts décoratifs, Nagy a renoué avec le dessin tardivement, à l’occasion d’un accident de parcours professionnel. Infographiste, il se retrouve au chômage à la cinquantaine. « C’était une période difficile. C’est à ce moment que je me suis remis au dessin, pour me vider la tête, éviter de trop gamberger », confie Nagy au « Quotidien ».
Reconverti aide-soignant il y a près de sept ans, il ne quittera plus ses crayons. Là encore, le dessin lui permet de prendre du recul sur les événements à l’hôpital : « Je travaille en psychogériatrie. C’est un milieu assez difficile, il y a beaucoup de souffrance de la part des patients, de pression sur les soignants… »
Créer du lien avec les patients
Nagy insiste sur la solidarité au sein de l’équipe soignante, la nécessité d’être à l’écoute des patients. « Le dessin crée du lien avec les malades, c'est un sujet de discussion, ça humanise un peu plus nos rapports », explique-t-il. Certains patients repartent ainsi avec leur portrait. Nagy saisit chaque moment qui le touche. Il y a quelques jours, il aide une patiente à préparer ses affaires avant un départ en maison de retraite. « Il fallait quelle boucle toute sa vie dans deux valises. C’était très touchant. J’en ai fait un dessin. »
Son travail ne passe pas inaperçu. Outre plusieurs participations à des expositions, il a obtenu le second prix du concours de dessins caricaturistes présidé par Plantu (dessins exposés sur les berges de Paris du 28 mai au 28 juin 2014).
(1) « Nagy Santé », 10 euros. Contacter Nagy sur sa page Facebook pour le commander.
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