On parle beaucoup actuellement du sort de la planète, implicitement personnifiée comme une créature vivante que l'on ferait souffrir. Stephen Hawking, qui doit sa célébrité à un best-seller mondial, « Une brève histoire du temps » (1988), rejette toute pensée magique, sans refuser pour autant la poésie et l'humour.
Dans cet ouvrage posthume, le physicien, qui a succombé à la sclérose latérale amyotrophique – une forme rare – dont il souffrait depuis sa jeunesse, revient sur les liens entre la science et la pensée magique, et rappelle que pendant des siècles on a pensé que les handicapés étaient victimes d'un châtiment divin. Pendant des siècles, la religion a tenu lieu de science en comblant les manques quant à l'origine du Cosmos, pour établir « comment un gigantesque univers d'espace et d'énergie peut se matérialiser à partir de rien ».
Gaston Bachelard nous avait naguère introduits à l'idée que les sciences fourmillent de paradoxes, défiant la logique la plus élémentaire. Ainsi les travaux de Stephen Hawking sur les trous noirs, ces curieux « êtres » dont il définira la température (0,06 millionième de degré au-dessus du zéro absolu) et dont il montrera qu'ils possèdent une entropie proportionnelle à l'aire de leur surface.
C'est peut-être là que le fidèle lecteur décide de s'arrêter, d'autant qu'on doit également à notre savant la découverte des ondes gravitationnelles qui, si nous avons bien compris, prolongent la relativité d'Einstein. Mais il n'est pas nécessaire d'être calé en astrophysique pour se poser des questions aussi basiques que : l'Univers est-il infini ? A-t-il eu un commencement ? Durera-t-il longtemps ? Éternellement…
Les lois de la nature
À défaut de réponses définitives à ces graves questions, nous devons constater que les progrès des techniques astrales nous permettent de voir des milliards de galaxies, chaque galaxie contenant des milliards d'étoiles, dont beaucoup possèdent des planètes, de quoi quasiment s'évanouir si on cherche à le concevoir. Il faut s'habituer à l'idée que l'Univers est infini, en mouvement, car les galaxies se fuient, et identique à lui-même, quel que soit le lieu d'observation, ce qui ne semble pas très logique.
Il est quasiment impossible pour Stephen Hawking de ne pas nous donner une vision cohérente de l'Univers, même si nous sentons que c'est un peu à contrecœur qu'il vient sur le terrain de la philosophie et de la métaphysique. Il pose ainsi qu'il y a des lois de la nature qui décrivent le comportement des choses dans le passé, le présent et le futur.
Prenons un exemple simple. Au tennis, la balle va toujours là où le prévoient les lois de la nature. Mais dans ce cas, quel est le rôle de Dieu ? Stephen Hawking : « J'utilise le mot Dieu dans un sens impersonnel, en lieu et place des lois de la nature. » La principale de ces lois a été formulée par Pierre-Simon de Laplace au début du XIXe siècle : celui qui connaîtrait parfaitement l'état de l'Univers au temps t en déduirait sa structure en t', c'est le principe du déterminisme.
C'est ainsi que peuvent se réconcilier bizarrement l'idée que l'Univers a eu un créateur et celle qu'il a toujours existé et possédé une rationalité.
Stephen Hawking, « Brèves Réponses aux grandes questions », Odile Jacob, 240 p., 19,90 €
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série