Malaga, pourquoi pas ? On pourrait hésiter. Et juger ringarde, non sans raison, la destination de la Costa del Sol. Mais si, dans les années 1970, la cité balnéaire a saturé ses bords de mer, elle a revu depuis vingt ans sa stratégie touristique.
Au cœur de la ville, l’âme malaguène et l’art de vivre arabo-andalou ont d'ailleurs été préservés. Le petit centre historique révèle les vestiges du théâtre romain. La mauresque forteresse de l’Alcazaba, érigée sur une colline, veille sur l’ensemble. On peut apprécier un vin doux de Malaga à la terrasse de la réputée bodega El Pimpi, nichée dans les écuries d’un palais qui fut tour à tour couvent, lupanar et caserne. Le Malaguène Zorro, Antonio Banderas, posséderait à quelques mètres de là une résidence d’été. Aux alentours, les jardins aux senteurs d’Orient et parcs aux majestueux jacarandas, orangers et arbres à soie offrent une ombre souhaitable.
Picasso sur un banc
On aime à se perdre dans les étroits lacis de la belle Andalouse. Pimpante, elle dévoile ses courettes de pavés et balcons joliment forgés sur d’anciennes façades mordorées. Elle vous entraîne jusqu’à sa drôle de cathédrale manchote et vous pousse aux portes du Palacio de la Buenavista, qui abrite depuis 2003 le musée Picasso.
Malaga est la ville natale du maître du cubisme. Pablo Ruiz Picasso a vu le jour le 25 octobre 1881 au 15 de la Plaza de la Merced, maison où siège désormais la Fondation Picasso. Sur la place, un bronze représente sur un banc celui qui a peint à 8 ans « le Crépuscule dans le port de Malaga ».
Pour soigner une réputation internationale, quoi donc de mieux que de miser sur l’art ? La fière cité compte près de 40 musées et instituts. Plusieurs sont des annexes d'établissements de renommée internationale, comme le Centre Pompidou Malaga, surnommé « El Cubo » ou « Beaubourg bis ». Ce joli carré translucide et coloré de 6300 m2 est posé à la limite de la ville historique et de la zone portuaire. Tandis que le musée Carmen Thyssen, qui présente la collection de la richissime baronne Thyssen-Bornemisza, décline l’art espagnol et andalou en 285 œuvres des XIXe et XXe siècles.
Plus loin, Coleccion del Museo Ruso, la toute récente filiale européenne du musée Russe de Saint-Petersbourg, a trouvé sa place dans une ancienne manufacture de tabac. Les expositions puisent dans les 400 000 œuvres de la collection mère. On y admire entre autres une centaine de Chagall, des Kandinsky et des icônes byzantines.
Lui faisant face, le fabuleux petit musée de l’Automobile et de la Mode est une extravagante alliance de deux univers magistralement mis en scène. On se prend à rêver devant une voiture solaire, celle peinte par l’artiste Sonia Delaunay, celle de John Lennon, ou encore l’astucieuse Aston Martin de James Bond…
Si, pour réussir son renouveau, Malaga a fait le pari d’une métropole dynamique et muséale, elle a aussi investi dans une gare ultramoderne, située à une quinzaine de minutes de son centre historique. Le bâtiment ferroviaire abrite un incroyable hôtel. Haut en couleur, agencé « à la Dali » par l’architecte Jordi Torres, le Barcelo Malaga possède un toboggan d’acier géant ! Il fait glisser, du premier étage à la réception, les bienheureux clients qui le souhaitent.
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