En souhaitant une adaptation pour la scène du célèbre film de Jacques Demy inspiré du conte « Peau d’âne », Jean-Luc Choplin, directeur du théâtre Marigny après avoir été celui du Châtelet, a eu une très bonne idée. Illuminé par la musique et les chansons de Michel Legrand, le spectacle conserve le charme du film de 1970. Au-delà de la partition mélodieuse et tonique et des chansons si jolies, c’est l’ensemble de la production qui est un enchantement.
On ne parle pas de comédie musicale, ici, car la trame est bien celle du film : un récit simple et des chansons. Pas de dialogues chantés et pas de chorégraphies importantes. Ce qui fait de cette version de « Peau d’âne » un spectacle accessible aux enfants (8-10 ans) et qui ravit les aînés. Pas de longueurs, un rythme, une joliesse de tous les instants avec un décor superbe, des costumes éblouissants, une simplicité dans les changements de décor et d’accessoires, qui se font à vue, comme en un ballet gracieux, de très belles lumières. L’équipe artistique réunie autour d’Emilio Sagi est magistrale. Tout séduit, ici.
Dans la fosse, Thierry Boulanger et Patrice Peyrieras à la tête de l’orchestre et les chœurs de Marigny, tandis que sur le plateau des interprètes venus de tous les horizons se liguent pour nous raconter cette belle et étrange histoire qui finit bien. Claire Chazal ouvre et ferme le spectacle en narratrice. Elle est très bien.
Venue du théâtre, comédienne exceptionnelle, Christine Gagnieux est la vieille aux cheveux rouges, épatante. Danseur étoile sublime, très tôt orienté vers le théâtre et le cinéma, Michaël Denard est le père de Peau d’âne, touchant et doux. Autre étoile, Marie-Agnès Gillot, d’une grande beauté, est la reine du Royaume Rouge ; elle a fait ses adieux à l’opéra il y a quelques mois à peine et on est heureux de la retrouver dans un autre registre. Plutôt connu comme metteur en scène, excellent musicien, Olivier Fredj est le prince du Royaume Rouge.
Tous les autres sont de grands artistes lyriques ou de comédies musicales : Franck Lopez, magistral, Mathieu Spinosi (le prince), Emma Kate Nelson (la fée des Lilas), formidable, comme toujours, drôle et vive, avec sa voix si belle et sa présence spirituelle.
Enfin, dans le rôle-titre, une toute jeune fille de 21 ans, mais que l’on connaît pour l’avoir applaudie dès 2014 dans le rôle de Geneviève des « Parapluies de Cherbourg ». Marie Oppert est miraculeuse. Une voix magnifique, un naturel, une grâce : tout en elle est digne d’un conte de fées. Bien sûr, une telle production suppose des prix de places un peu plus élevés qu’au théâtre. Mais « Peau d’âne » est un idéal spectacle de fête.
Jusqu’au 17 février. À 20 heures du mardi au samedi, à 15 heures le samedi, 16 heures le dimanche. Durée 2 h 30 entracte compris. Places de 36 à 85 €.
Tél. 01.76.49.47.12, www.theatremarigny.fr
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