Vous êtes condamnés à vous rendre deux fois au Poche-Montparnasse, chez Stéphanie Tesson, Charlotte Rondelez et Philippe Tesson. En effet, en ce moment, dans ce merveilleux havre de création et de convivialité, deux spectacles méritent votre visite, mais ils se donnent à la même heure.
Dans la salle du bas, là même où elle a incarné Colette il y a quelques mois, Judith Magre est au centre d’un moment très original concocté par Philippe Minyana, qui a écrit, et Pierre Notte, qui joue. Le texte est hybride : il commence par un monologue composé il y a quelques années et se poursuit par un dialogue, un entretien entre Pierre Notte et Judith Magre, qu'il interroge sur son métier, son parcours, sa vie. Un moment éclairé de quelques chansons interprétées par Marie Notte, sœur de l’écrivain-comédien, qui lui-même s’installe au piano et signe les textes et la musique. C’est charmant, souvent drôle – après l’ouverture plus dramatique – et l’on ne peut résister à la merveilleuse personnalité de Judith Magre.
La révolte d'une femme
Dans la salle du haut, c’est une pièce en un acte de Villiers de L’Isle-Adam qui est mise en scène par Charles Tordjman, dans une scénographie très pure de Vincent Tordjman et des lumières superbes de Christian Pinaud.
Cette pièce, « la Révolte », raconte comment une jeune femme, mariée depuis quelques années avec un banquier, mère d’une petite fille, tente de briser son enfermement. C’est elle qui a géré la fortune de son époux et l’a multiplié par trois. Ce soir-là, elle a commandé une voiture. Elle veut tout quitter, même son enfant, et être libre, enfin. Quand on pense que cette pièce date de 1870, on ne peut qu’être impressionné.
Deux comédiens très profonds incarnent les personnages : Olivier Cruveiller est Félix, qui ne se pose jamais de question, qui est un homme de son époque, égoïste et sans état d’âme. Julie-Marie Parmentier est Elisabeth. Une interprète miraculeuse, aussi fine que profonde, à la voix douce et ferme, qui porte la détermination de l’héroïne avec une intelligence et une complexité fascinantes. Dans la belle robe dessinée par Cidalia Da Costa, qui vire du bordeaux au vert selon les lumières, Julie-Marie Parmentier est tout à fait bouleversante. Un très grand moment de théâtre.
Poche-Montparnasse, jusqu'à l'été. Du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 15 heures. Tél. 01.45.44.50.21, www.theatredepoche-montparnasse.com
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