LIVRES - Romans policiers

Polars et avatars

Publié le 06/03/2012
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L’ENFANT de Birmingham Roger J. Ellory s’attelle une nouvelle fois à dépoussiérer l’histoire américaine, ses crimes et ses non-dits. Après avoir évoqué la mafia dans « Vendetta », puis la CIA dans « les Anonymes », il s’attaque, dans « les Anges de New York » (1) à la police de New York, la fameuse NYPD, en donnant une image déroutante. Tout tourne autour de l’inspecteur Frank Parish, à la fois looser et battant. Alors que son couple bat de l’aile, que sa fille s’éloigne de plus en plus, qu’il vient de perdre son partenaire et qu’il est dans le collimateur des affaires internes, il s’obstine à voir, après la mort d’une adolescente, la marque d’un tueur en série. Mais c’est la figure de son père, une figure légendaire des flics qui ont nettoyé Manhattan de la pègre dans les années 1980, les « anges de New York », qui devient le principal « suspect ».

Couronnée en 2010 par le Gold Dagger Award pour son roman « Sous les bruyères », la Britannique Belinda Bauer fait à nouveau mouche avec « l’Appel des ombres » (2). Dans une petite bourgade du parc national d’Exmoor isolée par la neige, où tout le monde se connaît et s’entraide, plusieurs meurtres se succèdent, qui touchent les plus faibles de la communauté. Le policier Jonas Holly est d’autant plus sur les dents qu’il a lui-même une épouse malade et affaiblie, victime potentielle idéale. Un huis-clos oppressant.

* Des héros récurrents

Kathy Reichs, qui est aussi anthropologue judiciaire, a créé à son image le personnage de Temperance Brenan, vue dans la série télé « Bones ». « Les Traces de l’Araignée » (3) est le 13e livre la mettant en scène. Tempe, sa fille, qui pleure son fiancé, son collègue et ex-amant Ryan, lui-même accompagné de sa fille, se retrouvent à Hawaï, où elle doit déterminer si les restes d’un noyé, retrouvé enveloppé dans du film plastique, sont ceux d’un homme surnommé l’Araignée, déclaré mort dans un crash au Vietnam en 1968. La suite de l’enquête est vraiment explosive, entre menaces mafieuses, usurpation d’identité et double ADN.

À 86 ans, Andrea Camilleri continue de nous surprendre avec une nouvelle enquête atypique de son héros fétiche, le commissaire Montalbano. « Le Champ du potier » (4) fait référence au passage des « Évangiles » évoquant l’endroit où sera enterré Judas. Une allusion peut-être trop évidente pour le héros lorsqu’on découvre, dans un champ de terre argileuse et enfermés dans un sac en plastique, les trente morceaux qui composent le corps d’un homme défiguré ; alors même qu’une jeune femme signale la disparition de son mari, un officier de marine colombien d’origine sicilienne. Une enquête où les trahisons en tous genres sont enveloppées de mystère et de sensualité.

Ils sont deux, l’ex-flic et laconique Joe Pike, et son ami détective, le tourmenté Elvis Cole, à revenir sur le devant de la scène dans « la Sentinelle de l’ombre » (5). Originaire de Louisiane et installé en Californie, Robert Crais mêle ses deux amours pour décrire l’agression, dans la banlieue chaude de Los Angeles, d’un couple (l’oncle et sa nièce) de propriétaires d’un bar à peine débarqués de la Nouvelle-Orléans. Une guerre des gangs qui se transforme en traque sanguinaire orchestrée par les mafias sud-américaines.

« Hanna était seule à la maison » (6) est la suite, très attendue, de « la Maison en pain d’épices », de la Suédoise, mathématicienne de formation, Carin Gerhardsen. On y retrouve le commissaire Conny Sjöberg et son équipe d’Hammarby, à Stockholm, aux prises avec deux affaires de meurtres, ceux d’une mère et de son bébé et celui d’une adolescente. Par ailleurs, une fillette de 3 ans est livrée à elle-même dans un appartement de la ville. Une énigme glaçante, qui montre que l’innocence supposée des enfants n’est parfois qu’un beau mythe.

* Du côté des privés

Bien que la série mettant en scène Vincent Calvino ait déjà reçu plusieurs récompenses internationales, c’est une découverte pour nous, puisque « Zéro heure à Phnom Penh » (7) est le premier roman de Christopher G. Moore, Canadien d’origine installé à Bangkok, traduit en français. Vincent Calvino est, lui, un ancien avocat de New York devenu détective privé dans la capitale thailandaise. Il est chargé d’enquêter sur l’assassinat d’un Montréalais, soupçonné de contrebande d’armes et de trafics de bijoux, entre autres. Le roman, qui s’inscrit dans la lignée des polars hardboiled (romans noirs), se situe dans l’enfer de Phnom Penh, au lendemain de la guerre civile.

Présenté dans un premier roman, qui s’intitulait simplement « Lennox », le privé éponyme d’origine canadienne établi à Glasgow et imaginé par Craig Russell, un ancien officier de police anglais, revient dans un livre intitulé « le Baiser de Glasgow » (8). Il s’agit du Glasgow des années 1950, représenté comme le lieu de toutes les corruptions, et le détective doit faire face à la pègre lorsque le père de sa copine, bookmaker et directeur d’un cynodrome, est assassiné ; puis à un des « Trois Rois » du crime de la Ville ; mais il ne bouclera son enquête qu’après avoir affronté celui que tout le monde redoute.

« Les Cousins de Saintonge » (9) est la 14aventure du personnage de Joseph Combes, créé par Alain Gandy, anciennement adjudant-chef dans la gendarmerie et qui s’est reconverti en détective privé quand l’heure de la retraite a sonné. Le récit se situe durant l’été 1981 dans le Marais poitevin, où s’est exilé – non sans avoir transféré la fortune familiale – le fils de Canadiens français, pour fuir le syndicat du crime qui, dans les années 1930, a abattu ses parents. La réouverture du dossier va attirer la pègre et le FBI comme au vieux temps d’avant. Un polar aux saveurs du terroir et qui ne ménage pas les clins d’œil aux classiques du genre.

(1) Sonatine, 551 p., 22,30 euros.

(2)E Fleuve Noir, 409 p., 20 euros.

(3) Robert Laffont, 377 p., 21 euros.

(4) Fleuve Noir, 255 p., 20,20 euros.

(5) Belfond, 364 p., 20,50 euros.

(6) Fleuve Noir, 348 p., 19,90 euros.

(7) MA Éditions, 321 p., 20 euros.

(8) Calmann-Lévy, 320 p., 20,50 euros.

(9) Calmann-Lévy, 185 p., 17 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9093