Propos de bistrot pour un Goncourt

Publié le 13/11/2012
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C’est à partir d’un simple bistrot situé dans un village de montagne en Corse, que Jérôme Ferrari a développé, dans « le Sermon sur la chute de Rome » (Actes Sud), qui lui a valu le prix Goncourt (au deuxième tour), une réflexion sur le déclin du monde occidental, rythmée par des extraits du sermon que prononça saint Augustin en 410 après le sac de Rome, d’où ressort la phrase, destinée à consoler ses fidèles d’avoir survécu : « Le monde est comme un homme : il naît, il grandit, il meurt. »

Le monde ici est concentré dans un café que deux amis – originaires de l’île mais qu’ils avaient quittée pour poursuivre des études de philosophie à la Sorbonne – décident de reprendre pour en faire « le meilleur des mondes possibles ». On y croit, les premiers temps. Mais bientôt l’utopie vire au cauchemar et le paradis qu’ils pensaient créer va s’effondrer, brutalement.

S’il est né à Paris, en 1968, Jérôme Ferrari a des attaches très fortes avec la Corse, la terre de ses ancêtres. Agrégé de philosophie et titulaire d’un DEA d’ethnologie, il a enseigné au lycée de Porto-Vecchio, avant d’intégrer le lycée international d’Alger. Depuis la rentrée scolaire il réside avec sa femme et sa fille de 5 ans à Abu Dhabi, où il a été nommé professeur et conseiller pédagogique de zone. Tous ses livres portent la trace de ses expériences : « Dans le secret » (2007), « Balco Atlantico » (2008), « Un dieu un animal » (2009) ou encore « Où j’ai laissé mon âme » (2010), prix du roman France Télévisions.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9188