* Un nouveau recueil d’Annie Saumont est toujours une grande joie (11 des 19 nouvelles sont inédites). Saluée par les plus grands prix, du Goncourt (« Quelquefois dans les cérémonies ») à l’Académie française (« Un soir à la maison »), elle poursuit avec bonheur son exploration très personnelle de l’âme humaine. Dans « Un si beau parterre de pétunias » (1), elle nous fait partager le destin de personnages malmenés par l’existence – enfants mal-aimés, délinquants en puissance, criminels involontaires, couples adultères ou rongés par l’ennui, solitaires en quête de l’âme sœur – mais qui continuent malgré tout. Elle traite de sujets graves sur un drôle de ton désinvolte, de la même façon qu’elle surprend le lecteur par le suspense qu’elle installe en quelques pages et son écriture hors normes quand elle le juge nécessaire.
* Du grand romancier et dramaturge américain Don DeLillo (« Point Oméga » est le dernier d’une quinzaine de titres traduits), ont été rassemblées, dans « l’Ange Esmeralda » (2), neuf nouvelles composées entre 1979 et 2011, qui sont toutes une allégorie de l’angoisse que ressent chaque individu confronté au sentiment d’insécurité qui gouverne sa vie. Ses personnages évoluent dans des décors et des situations très variés, des bas-fonds de New York à une orbite autour de la terre. Soudain, une rencontre, un dialogue, un événement bouleverse leur quiétude et les plonge dans une terreur sans nom.
* Auteur peu prolixe, Anthony Doerr publie, après des nouvelles (« le Nom des coquillages ») et un roman (« À propos de Grace »), un nouveau recueil, « le Mur de mémoire » (3), couronné par les plus grands prix aux États-Unis. Les six récits qui le composent ont pour fil conducteur la mémoire, qui, selon lui, nous caractérise, façonne nos destins et fait de nous des êtres véritablement humains. De l’Afrique du Sud à la Lituanie, de l’Allemagne nazie à la banlieue de Cleveland où il est né, tous les personnages sont hantés par la perte ou la résurgence de leur passé.
* C’est également après plusieurs années de silence qu’Anita Desai revient avec « l’Art de l’effacement » (4), qui réunit trois longues nouvelles sur le thème aussi de l’oubli, de la frontière entre la réalité, le fantasme et les vrais-faux souvenirs. Considérée comme l’une des plus grandes romancières indiennes (son dernier titre traduit est « Un parcours en zigzag ») elle situe ses trois courts romans en Inde. Avec des héros aux antipodes, elle pose la question de savoir si des épisodes anciens de notre vie risquent de disparaître de notre mémoire, de s’effacer peu à peu jusqu’à ce que nous ne sachions plus s’ils ont finalement existé.
* Deux jeunes auteurs américains assurent la relève du genre. Holly Goddard Jones a 31 ans, elle est originaire du Kentucky et enseigne à l’université de Caroline du Nord. « Une fille bien » (5), son premier livre, a été salué comme l’avènement d’une nouvelle voix de la littérature du Sud. Son univers est, entre Midwest et Sud profond, celui des petites villes faussement tranquilles, où il ne se passe rien mais où, soudain, l’un ou l’autre prend l’imperceptible tournant qui mène de la banalité à la tragédie.
* Stuart Nadler, qui enseigne pour sa part à l’université du Wisconsin, a été distingué en 2012 par la National Book Foundation, comme l’un des cinq meilleurs jeunes auteurs de moins de 35 ans. Dans son premier opus, « le Livre de la vie » (6), il nous entraîne de New York à Boston, dans le sillage de personnages qui tentent de composer avec leurs désirs et leurs sentiments face aux contraintes de la société – la tradition, la foi, le travail, l’amour ou la famille.
* Gérard Adam, ex-médecin militaire, engagé à plusieurs reprises sur les terrains « humanitaires », militant des droits de l’homme, est aussi l’auteur d’une quinzaine de romans et autres récits. Pour constituer « De l’existence de dieu(x) dans le tram 56 » (7), il a sélectionné une vingtaine de ses textes qu’il a publiés dans la revue littéraire belge « Marginales », où des écrivains réagissent par une fiction à un thème d’actualité. Il en résulte un recueil de nouvelles à la fois cohérent d’inspiration et d’écriture, mêlant autofictions et récits autobiographiques plus ou moins transposés.
(1) Julliard, 201 p., 17 euros.
(2) Actes Sud, 249 p., 21,80 euros.
(3) Albin Michel, 285 p., 21,50 euros.
(4) Mercure de France, 185 p., 20,50 euros.
(5)Editions Albin Michel, 382 p., 22,50 euros.
(6) Albin Michel, 274 p., 22 euros.
(7) Éditions M.E.O.,195 p., 18 euros.
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