* Auteure de plus de vingt ouvrages depuis « Qumran » en 1996, Éliette Abécassis interpelle dans « Instagrammable » les 20 millions d’utilisateurs d’Instagram avec une histoire d’amour, de manipulation, de jalousie et de vengeance adolescente. Jade l’influenceuse, Sasha l’ingénue, Léo le séducteur sont les personnages de liaisons dangereuses du XXIe siècle, des jeunes gens – et leurs parents – pris dans un flux d’images qui les formatent. Au risque de se perdre (Grasset, 178 p., 17 €).
* Avec « Dans l’ombre des hommes », Anaïs Jeanneret (« la Solitude des soirs d’été ») se projette dans la vie d’une femme victime du cyberharcèlement après que son mari, secrétaire d’État à Bercy, est accusé de conflits d’intérêts. Apprenant aussi qu’il la trompe, elle demande le divorce et quitte Paris, mais n’évite pas un lynchage médiatique en règle avec fausses affirmations et photos truquées, tandis que ses « amis » et ses relations la fuient (Albin Michel, 208 p., 17,90 €).
* Universitaire en lettres modernes et écrivaine belge, Caroline de Mulder (« Ego tango », « Calcaire ») investit La Noire avec une héroïne aussi ambiguë que le titre du livre qui lui est consacré, « Manger Bambi ». Elle suit les démêlés d’une fille de presque 16 ans qui se sert des « papas gâteaux » pour améliorer son quotidien de misère. Mais, alors qu’elle était, comme sa mère alcoolique, une victime d’un milieu social où l’on refuse aux femmes jusqu’à l’idée de la violence, elle devient elle-même une prédatrice violente. Jusqu’au retour de bâton (Gallimard, 200 p., 18,50 €).
* Présenté comme une relecture de Caïn et Abel au temps de la déliquescence climatique, « les Ultimes » est un premier roman qui montre l’élan brisé d’un trouple. Corentin le scientifique, son jumeau Alban le philosophe et Édouard l’ami ont le même but, se préparer à la fin de l’homme vers laquelle on s’achemine de crise en crise, mais ils s’opposent sur les moyens. Question ultime : peut-on être idéaliste dans le monde actuel (Grasset, 214 p., 20 €).
* « Le Cœur et le chaos », de Jennifer Murzeau (« la Désobéissante »), fait entendre les voix d’une radiologue proche de la quarantaine qui trompe son ennui sur les sites de rencontres, d’un trentenaire déçu par la vie communautaire et les free parties, et d’une nonagénaire qui veut en finir avec Alzheimer. Trois visions du monde. Sur fond de tensions sociales, d’épuisement des ressources et de dérèglements climatiques, chacun se demande comment rester maître de sa vie et comment bâtir un avenir (Julliard, 234 p., 19 €).
* Les romans évoquant les violences faites aux femmes sont nombreux. Dans « Pandorini », Florence Porcel décortique le mécanisme d’emprise qui a conduit son héroïne apprentie comédienne à rester durant quatorze ans sous la coupe d’un célèbre acteur du cinéma français de trente ans son aîné. Seule la mort du monstre sacré lui a permis de libérer sa parole. On connaît la suite médiatique de cette parution (JC Lattès, 248 p., 18 €).
* Inspiré de son histoire personnelle nous dit-on, « De mon plein gré » est le deuxième roman de Mathilde Forget, après le remarqué « À la demande d’un tiers ». Son approche du drame est originale. Une femme venue porter plainte et soumise aux questions policières, psychologiques et juridiques qui semblent autant d’accusations, se demande très vite si ce n’est pas elle qui a commis l’irréparable (Grasset, 137 p., 15 €).
* Mathieu Menegaux (« Un fils parfait », « Est-ce ainsi que les hommes jugent ? ») pousse encore plus loin le propos en suivant le procès d’une femme – médecin, divorcée, mère de deux petites filles – qui s’est vengée de ses deux violeurs par un acte symbolique qualifié de barbare. En alternant les propos de l’accusée, des trois magistrats et des six jurés appelés à décider de son sort, « Femmes en colère » donne les pièces d’un puzzle qui entraîne au fond de l’âme humaine et du système juridique. (Grasset, 192 p., 18 €)
* Bénédicte Soymier, infirmière et blogueuse littéraire (« Au fil des livres »), est devenue romancière avec « le Mal-Épris », une radiographie de la violence conjugale sous l’angle de l’homme violent. Rejeté par sa jolie voisine Paul – pas très beau, mal aimé dans son enfance, las de sa vie routinière – se rabat sur une collègue un peu mal dans sa peau qui veut croire à une histoire d’amour. Une description sans fard du fonctionnement prédateur-proie, à l’issue inévitablement délétère (Calmann-Lévy, 245p., 18,50 €).
* Venu d’Outre-Atlantique, « le Musée des femmes assassinées », de Maria Hummel, s’organise autour de l’exposition d’une artiste-peintre célèbre, onze autoportraits dans lesquels elle incarne des femmes assassinées qui ont défrayé la chronique. L’artiste n’est pas au vernissage : ultime provocation ou nouveau meurtre ? Un page turner qui interroge la consommation du corps féminin dans l’art et les médias et est une mise en abyme de notre fascination morbide pour la violence (Actes Sud, 402 p., 22,80 €).
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