Des représentations en direct sur Internet

Répliques au confinement

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Publié le 06/11/2020
Comme elles l’avaient fait au printemps et cet été, les institutions organisent notamment des représentations diffusées en direct. Mardi prochain, Nicole Garcia jouera ainsi « Royan », entre autres propositions du Théâtre de la Ville.
Nicole Garcia dans la peau d'une professeure

Nicole Garcia dans la peau d'une professeure
Crédit photo : CAROLE BELLAÏCHE

Ce deuxième confinement est désastreux pour le monde du théâtre et de nombreux directeurs de salles privées parisiennes s’interrogent sur leur avenir. Ils ne sont pas sûrs de tenir, malgré les aides annoncées.

Novembre est l’un des mois les plus actifs dans le domaine du spectacle vivant et de nombreuses productions ne verront pas le jour, même si des reports sont ponctuellement possibles. À l’initiative du Théâtre de la Ville, une coopérative solidaire est mise en place pour aider les artistes et trouver d’autres dates, d’autres théâtres pour les productions annulées.

En effet, certains responsables ont immédiatement réagi. En tête, donc, le Théâtre de la Ville (theatredeaville-paris.com). Emmanuel Demarcy-Mota et ses équipes, techniques et administratives ont pu proposer, dès le week-end dernier, du « live streaming » en direct de la salle de l’Espace Cardin.

On a ainsi pu découvrir, sur le site du Théâtre de la Ville et en Facebook live, un spectacle joué sans public et très bien filmé par la société MultiCAM. Il s’agissait du « Tambour de soie », avec la danseuse et chorégraphe Kaori Ito, le comédien Yoshi Oïda et le compositeur et instrumentiste Makoto Yabuki. Magnifique moment joué deux fois, le vendredi soir et le samedi après-midi. Des spectateurs du monde entier ont suivi ces deux premières représentations : on ne peut pas diffuser plus, car trop de problèmes de droits se poseraient. Après le confinement, « le Tambour de soie » est programmé à la Maison de la Culture d’Amiens les 17 et 18 décembre et d’autres dates sont prévues en 2021.

Prochains rendez-vous, ce vendredi 6 novembre, à 14 h 30, « J’ai trop d’amis », de David Lescot, un bijou de spectacle interprété par de jeunes comédiennes, qui jouent les ados, garçons et filles. Une merveille de fraîcheur et d’intelligence, que l’on peut voir également dimanche 8 à 15 heures, avec doublage en langue des signes. Samedi 7, à 21 heures, c’est la création de Scali Delpeyrat, « Je ne suis pas inquiet », que l’on découvrira. Et mardi 10, à 19 heures, Nicole Garcia se prêtera au jeu, dirigée par Frédéric Bélier-Garcia dans « Royan », un monologue sur une professeure, écrit pour elle par Marie Ndiaye.

La musique a aussi sa place, et le 7 novembre à 21 heures, c’est un concert du rappeur français Sly Johnson qui sera diffusé en direct.

Ce ne sont pas les seuls rendez-vous que propose le Théâtre de la Ville, qui a tissé des liens très forts avec les scientifiques, et des rencontres « Art & Science » auront lieu, en streaming également et en accès gratuit. Lancées au moment du premier confinement, les « consultations poétiques » (10 000 ont eu lieu), reprennent avec des acteurs et actrices, musiciens et musiciennes, danseurs et danseuses, scientifiques : données en vingt langues, concernant quinze pays, elles sont complétées d’une nouveauté, les « consultations musicales ». Tout se passe par téléphone. Inscriptions et renseignements sur le site internet.

Le Théâtre de la Ville entretient depuis longtemps des relations très fortes et fertiles avec les enseignants, du primaire à l’université. Les artistes vont dans les écoles pour y jouer. Avec les personnels soignants de la Pitié-Salpêtrière, les liens sont très forts et la troupe sera présente, selon évidemment de très strictes modalités, et, en décembre, si tout va bien, l’Académie Santé-Culture, qui réunit étudiants en médecine et artistes, sera développée.

Emmanuel Demarcy-Mota, qui répète avec sa troupe (puisque l’autorisation est donnée par le gouvernement), à l’Espace Cardin, « les Animaux dénaturés » de Vercors, fera chaque jour un point en direct. Il est également directeur du Festival d’Automne. La manifestation est frappée de plein fouet alors qu’elle affichait, depuis septembre, dans sa brillante diversité, près de 100 % de fréquentation. Les opérations en direction des écoles, collèges, lycées vont être maintenues dans la mesure du possible. De même pour celles destinées à l’AP-HP.

La Comédie-Française, quant à elle, diffusera chaque samedi soir, à 20 h 30, sur le site de l’institution et sur les réseaux sociaux, une pièce du répertoire. Tout a commencé la semaine dernière par « les Fourberies de Scapin » (comedie-francaise.fr).

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin