L’HISTOIRE du bégaiement du futur George VI, même les principaux interprètes du film ne la connaissaient pas. Mais le scénariste David Seidler, si. Né à Londres en 1937, il était lui-même très bègue dans son enfance et George VI est devenu pour lui un héros : quand il a compris que le roi avait réussi à surmonter partiellement son trouble, il s’est dit qu’il pouvait y parvenir lui aussi. Plus tard, il en a tiré une pièce, découverte par la mère de Tobe Hooper. Né en 1978, réalisateur de séries et téléfilms, ce dernier cherche un sujet pour son deuxième long métrage de cinéma après « The Damned United » (sur un entraîneur de foot légendaire des années 1970). Un hasard plus tard et l’Australien Geoffrey Rush embarque pour le voyage, comme coproducteur exécutif et surtout dans le rôle de l’orthophoniste aux méthodes peu conventionnelles qui va aider le futur roi.
George VI n’a pas été programmé pour le trône. C’est son frère aîné qui est appelé régner à la mort de George V. Mais avant même le couronnement, il abdique pour pouvoir épouser la divorcée Wallis Simpson, un immense scandale dans la prude Albion. En ces années 1930, la radio est arrivée depuis peu, mais pas moyen encore d’enregistrer, il faut parler en direct. D’où le ressort dramatique essentiel de l’histoire (petit h et grand H) : lorsque la guerre éclate et face à celui qui maîtrise diaboliquement la parole, Adolf Hitler, George VI doit livrer à l’empire britannique, qui représente alors un quart de la population mondiale, un discours galvanisateur.
Pardon de raconter la fin ! Mais c’est dire la force du suspense psychologique qui va faire d’un second rôle voué aux inaugurations de chrysanthèmes (l’exposition universelle, tout de même) un souverain respecté.
Un suspense d’où l’humour n’est jamais absent, britannicité oblige, pimenté de frictions anglo-australiennes.
Avec une mise en scène inventive, Tom Hooper apparaît aussi à l’aise dans la reconstitution historique que dans l’exploration du personnage principal et de l’incroyable duo qu’il forme avec le thérapeute. Colin Firth est excellent, cela ne devrait étonner aucun amateur de cinéma, tout en nuances et en finesse. Il est le favori pour l’oscar du meilleur acteur et le film a recueilli pas moins de 12 nominations. Vive le roi !
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série