* L'écrivain belge d’origine italienne Giuseppe Santoliquido situe « l'Été sans retour » dans l’âpre Basilicate, entre la Calabre et les Pouilles, où les habitants qui ne sont pas partis pour la ville perpétuent les rancœurs et les rivalités du passé. Le soir de la Frisella, la fête annuelle, Chiara, 15 ans, disparaît. Le fait-divers attire les télévisions qui, avec la participation des villageois, en font un feuilleton au retentissement national. Revenu sur les lieux du drame quinze ans après, un proche de la jeune fille se remémore la figure lumineuse de l’adolescente, la famille de son oncle, le vieux Serrai, censé veiller sur elle, les médisances et les faux témoignages de l’entourage, l’emballement médiatique indécent. Un roman d’atmosphère prégnant et implacable plus que de suspense. (Gallimard, 263 p., 20 €)
* Dans « Rien que le soleil », le premier roman de Lou Kanche (qui vit et enseigne à Bruxelles), Norah prend un jour le train et part, ou plutôt s’enfuit, de Paris. Sans rien dire à son mari qui la délaisse, ni à l’administration du lycée de Garges-lès-Gonesse où elle enseigne les Lettres, ni à Sofiane, cet adolescent du fond de la classe au beau visage insolent, qui a réveillé ses rêves et ses désirs. À Marseille, elle croise un ami d’enfance qui l’entraîne vers de nouvelles sensations, le squat, la drogue, la liberté sexuelle, bien loin de ses habitudes routinières. Cela suffira-t-il contre l’ennui et l'insatisfaction ? (Grasset, 215 p., 18,50 €)
* Ayant aperçu, par la fenêtre du train qui le menait de Madrid à Cordoue, un panneau « À vendre » sur la façade d’un bâtiment à la gare de Pozonegro, « le patelin le plus laid du pays », un homme achète au comptant l’appartement, dans le même état de délabrement et de saleté que le village. Il s’agit d’un architecte de grand renom, dans la cinquantaine. Qui ou que fuit-il ? Il se terre, mais on le cherche. Et il doit composer avec ses nouveaux voisins plus ou moins intègres ou bienveillants, dont l’extravagante Raluca, qui croit, elle, que la joie est une habitude. « La Bonne Chance » , qui parle du Bien et du Mal, est le douzième roman publié en France de l’Espagnole Rosa Montero. (Métailié, 277 p., 20 €)
* Écrivaine, Léonor de Récondo a publié huit livres (« Amours », « Point cardinal ») ; également violoniste baroque, elle a enregistré de nombreux disques. « Revenir à toi » évoque le voyage d’une femme, comédienne célèbre, vers sa mère retrouvée trente ans après avoir disparu « pour se reposer », et par là même son voyage intérieur vers son enfance, son père, ses grands-parents. Le silence de la vieille femme est battu en brèche par la voix intérieure de sa fille, déterminée à percer l’énigme. Un chemin de réconciliation avec l'autre et avec elle-même. (Grasset, 176p., 18 €)
* Les disparitions sont souvent le nœud des romans noirs. Dans « l’Été la nuit », de l’Allemand Jan Costin Wagner (connu pour sa série mettant en scène le commissaire Kimmo Joentaa ou, en France, pour « Le Premier Mai tomba la dernière neige »), il s’agit d’un enfant de 5 ans ; un homme avec un ours en peluche dans les bras lui aurait parlé. Un suspense psychologique intense, écrit avec une grande maîtrise littéraire. (Actes Sud, 288 p., 22,50 €)
* Auteure de nouvelles régulièrement primées, l’Écossaise Carole Johnstone offre avec « Mirrorland » un premier roman qualifié de « diablement intelligent » par Stephen King. Cat apprend la disparition de sa sœur jumelle, lors d’une sortie en solitaire sur son voilier. Elle ne l’avait pas vue depuis une douzaine d’années, suite à une dispute. Elle doute de sa mort, car elle trouve d’étranges messages en forme d’indices dans la maison de leur enfance, qui font référence au Mirrorland, un pays imaginaire qu’elles s’étaient inventé, à la fois terrain de jeu et refuge personnel. Entre fiction et réalité, cauchemar et merveilleux. (Fleuve, 445 p., 21,90 €)
*Après « le Mystère Sammy Went », nommé pour plusieurs prix, « l'Épouse et la Veuve » confirme le talent de l’auteur et scénariste australien Christian White, qui nous égare sur de fausses pistes jusqu’au bout de la lecture. Kate est « la veuve », dont l’époux n’est pas revenu d’un voyage professionnel. Elle a espéré le trouver dans leur résidence secondaire, bâtie sur une île sauvage au large de l’Australie. Là où Abby, « l’épouse », vit avec sa famille ; qui finira, en se confrontant avec Kate et en découvrant avec elle les secrets de leurs compagnons, par envisager que son mari est peut-être un meurtrier. (Albin Michel, 323 p., 21,90 €)
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