* Auteur d’une vingtaine de romans ( « le Chagrin », « L’Hiver des hommes », « Eugenia »), Lionel Duroy n’a cessé de raconter, sous couvert de personnages fictifs, des événements et des figures qui ont marqué sa vie familiale ou intime. Faisant suite au récit de ses retrouvailles avec sa nombreuse fratrie après vingt-sept années de disputes (« Nous étions faits pour être heureux »), il inverse les perspectives et analyse son propre rôle dans un parcours fait de souffrance, de colère et de chagrin. « L’Homme qui tremble » est un autoportrait audacieux, lucide et cruel, et toujours un hymne à l’écriture, sans laquelle il n’aurait pas survécu à sa « tristesse d’exister » (Mialet Barrault, 381p., 21 €).
* « Ma femme écrit » est-il une autofiction déjantée ou une pure fiction fondée sur une relation mère-fils exceptionnelle ? Dans son premier roman, l’acteur et réalisateur Jonathan Zaccaï (Raymond Sisteron dans la série « le Bureau des légendes ») campe un comédien qui décide d’écrire un livre sur sa mère qui vient de mourir et découvre que sa femme, également actrice, termine un scénario dont celle-ci est l’héroïne. La guerre est déclarée entre les époux, avec au milieu leur fils, tiré à hue et à dia par le papa de plus en plus parano et qui commence à percevoir des signes paranormaux de sa maman tant aimée (Grasset, 209p., 18,50 €).
* Habituée à donner, dans ses livres, le pouvoir aux invisibles (SDF, domestiques…), Véronique Mougin rend justice, dans « Un fils à maman », aux mères des écrivains, trop souvent critiquées. Elle imagine ainsi que le gentil et surdoué Charly, à peine majeur, veut quitter sa mère plutôt rugueuse, pour ne pas dire acariâtre, pour publier à Paris un roman autobiographique où tous les habitants de Chandoiseau (14 âmes) pourront se reconnaître. Maman Jo Picassiette ne l’entend pas ainsi et va se rebiffer. Un récit drôle et sérieux qui confronte l’intellectuel et la paysanne et parle autant de littérature que de maternité (Flammarion, 342 p., 21 €).
* Romancier, nouvelliste et poète, Jérôme Leroy nous plonge avec « Vivonne » dans un futur proche où les violences climatiques, politiques et sociales sont la norme. Alors qu’un typhon s’abat sur Paris, un éditeur se souvient de la douceur de vivre d’avant et d’un poète ami d’enfance qui a disparu mystérieusement, il y a presque vingt ans. Qu’est devenu Adrien Vivonne, est-il possible qu’il ait trouvé un passage vers un monde plus apaisé et que la solution soit au cœur de ses poèmes ? Pour le retrouver, l’éditeur convoque ceux et celles qui l’ont connu. Un roman choral entre fiction et réalité, chaos et beauté, qui rappelle aussi la puissance des mots – ne serait-ce que le temps d’une courte évasion (La Table Ronde, 408 p., 22 €).
* « Le Syndrome de l’accent étranger », le premier roman de Mariam Sheik Fareed (sa mère est française et son père mauricien d’origine indienne) est de ceux qui font du bien : Désiré, un émigré balayeur pour la Ville de Paris, trouve dans le métro l’ordinateur d’Alexandre, un apprenti écrivain, avec les premières pages d’un roman. Désiré ne rendra l’ordinateur que si Alexandre écrit la fin de l’histoire ; comme Alexandre est en panne d’inspiration, il demande à Désiré des idées pour faire évoluer son héroïne, qui est victime du syndrome de l’accent étranger. Le sans-papiers mauricien et le cuisinier breton s’aideront-ils mutuellement à surmonter leurs blocages pour donner un nouveau sens à leur vie (Philippe Rey, 239 p., 18 €).
* Dragan Velikic est l’un des écrivains contemporains les plus connus de Serbie, lauréat de nombreux prix littéraires, dont le prestigieux prix NIN à deux reprises, la dernière en 2015 pour « le Cahier volé à Vinkovci ». Ce cahier, sur lequel sa mère, une personne au fort caractère, notait chaque hôtel où ils avaient séjourné lorsqu’il était enfant, est le point de départ d’un voyage dans le temps que fait l’auteur. D’Ohrid à Rijeka, de Split à Sarajevo…, c’est toute l’histoire de l’Istrie du XXe siècle, depuis le grand incendie de Salonique en 1917 jusqu’à nos jours, en passant par l’implosion de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, qui se trouve revisitée à travers des lieux qui n’existent plus, des familles détruites. Entre réflexions intimes, réalité historique et mémoire collective (Agullo, 273 p., 20,50 €).
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