En attendant quelques productions prometteuses, comme « Britannicus », de Racine, par Stéphane Braunschweig, à la Comédie-Française, qui va marquer les débuts d’une pensionnaire de prestige, Dominique Blanc, dans le rôle d’Agrippine, ou encore « la Mouette », de Tchekhov, par Thomas Ostermeier, aux Ateliers Berthier de l’Odéon, les théâtres privés parisiens proposent des reprises intéressantes.
À la Porte-Saint-Martin (1), « Cyrano de Bergerac », avec Philippe Torreton dans le rôle-titre, a recommencé sa carrière (jusqu'au 30 mai). Avec un public toujours enthousiaste, qui accepte la mise en scène étonnante de Dominique Pitoiset. Rappelons qu’il installe l’action de nos jours dans un hôpital, sans doute un hôpital psychiatrique. La transposition fonctionne car la troupe est excellente, les idées inattendues sont fertiles, telle la scène du balcon par Skype, et que Philippe Torreton est un très grand comédien, sensible et fidèle au personnage légendaire.
Au Théâtre de Paris (2), c’est « Momo » qui revient, du 13 mai au 2 juillet. L’auteur, Sébastien Thiéry, joue lui-même le personnage de ce jeune homme sourd qui s’exprime d’une façon très étrange et a décidé de s’installer chez des parents un peu éberlués, Muriel Robin et François Berléand, formidables tous les deux. Ajoutons la fiancée de Momo, jouée par la savoureuse Nini Lavallée. Ladislas Chollat signe une mise en scène sobre et rapide. On rit beaucoup et, soulignons-le, Sébastien Thiéry ne se moque en rien du handicap. La pièce est féroce, mais tendre en même temps, nommée quatre fois aux Molières 2016 (verdict le 23 mai).
Une pièce oubliée
Enfin, une comédie redécouverte par l’infatigable Michel Fau, cité plusieurs fois aux Molières pour l’irrésistible « Fleur de cactus ». Il avait illuminé la fin de la saison dernière, à l’Œuvre, en jouant et en mettant en scène « Un amour qui ne finit pas », une pièce oubliée d’André Roussin. Elle est reprise du 17 mai au 8 juillet au Théâtre Antoine (3), dans un ensemble astucieux et harmonieux de décors (Bernard Fau) et des costumes très années 1960 (David Belugou), époque de la création de la pièce, qui se donne sur une ravissante composition d’Henri Sauguet.
Jean (Michel Fau), industriel qui a du temps et qui est marié à une femme délicieuse (Léa Drucker, nommée aux Molières), rêve d’un amour idéal. Il rencontre Juliette (Pascale Arbillot) et lui propose un étrange pacte : il lui écrira sans demander de réponse… Mais le mari (Pierre Cassignard) s’en mêle et l’épouse de Jean devine qu’il se passe quelque chose d’étrange. C’est brillant, drôle et mélancolique, vif, très original et admirablement joué et mis en scène. Ajoutons une petite bonne (Audrey Langle) et un homme singulier qui surgit à la fin (le très élégant Philippe Etesse). Un délice de spectacle à voir et revoir.
(1) À 20 heures du mardi au vendredi, 20 h 30 samedi, 17 h 30 dimanche. Durée : 2 h 40. Tél. 01.42.08.00.32, www.portestmartin.com
(2) À 20 h 30 du mercredi au samedi, 17 heures le samedi. Durée : 1 h 30. Tél. 01.48.74.25.37, www.theatredeparis.com
(3) À 21 heures du mardi au samedi, à 16 heures le dimanche. Durée : 1 h 40. Tél. 01.42.08.77.71, www.theatre-antoine.com
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série