À 37 ANS, Michael Rowe, auteur de trois pièces de théâtre, de poésies et de scénarios, a eu envie de voir une de ses histoires sur grand écran. Il a donc décidé de se faire réalisateur et, disposant d’un budget très serré, de se limiter à un huis-clos de deux personnages. Voilà pour le point de départ matériel, auquel s’ajoute, pour l’inspiration, le cas, dont il avait entendu parler, d’une femme assez conservatrice qui avait accepté d’entrer dans une relation sado-masochiste.
Dans le film, l’héroïne, Laura, 25 ans, est une jeune femme solitaire qui rencontre, après des aventures sans lendemain, un homme, également solitaire, qu’elle invite chez elle. On suit l’évolution de leur relation où plaisir, douleur et amour se mêlent et qui devient de plus en plus violente. La sexualité est abordée sans faux semblants, corps nus, transpirants, ahanants, d’une manière crue qui peut mettre mal à l’aise. « Je voulais, souligne l’auteur-réalisateur, que le sexe ait l’air réel, mais qu’il soit complètement dénué d’érotisme (...) l’acte sexuel cru, contemplé froidement. » Il a l’air réel, effectivement, si bien qu’on se demande où l’actrice, Mónica Del Carmen, a trouvé le courage de se prêter à certaines scènes.
Mais « Année bissextile », tout en montrant de nombreuses scènes de sexe et de sado-masochisme, ne se résume pas à cela. C’est aussi la plongée dans les motivations d’une jeune femme malheureuse, qui a coché en rouge un date proche sur son calendrier. C’est l’ambivalence d’un personnage apparemment dans la soumission et qui cherche une libération ou une rédemption.
Le cinéaste explique en outre ce qui pourrait nous échapper dans sa démarche, sachant que son héroïne est une Mexicaine d’origine indienne : « Ce film décrit les rapports de pouvoir entre un homme et une femme, mais à bien des égards, c’est aussi une métaphore sur la dichotomie complexe entre bourreau et victime qui se situe, je pense, au cœur même de l’identité nationale mexicaine. » Ce à quoi pouvait faire penser par exemple un autre film mexicain, « Bataille dans le ciel », de Carlos Reygadas. Au moins aussi dérangeant.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série