« Le Bel Âge », de Laurent Perreau

Si jeunesse savait...

Publié le 06/01/2010
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Crédit photo : DR

UNE GRANDE demeure, usée comme son propriétaire, un vieil homme. Et une jeune fille de 17 ans qui se cache sous son lit quand elle entend les pas de son aîné approcher la porte de sa chambre. Deux solitudes qui s’ignorernt, s’affrontent puis se rapprochent.

Pour son premier long métrage, Laurent Perreau a voulu « confronter deux profils romanesques, faire deux films qui en deviennent un ». « D’un côté un récit d’apprentissage, avec une jeune fille en pleine construction, et, de l’autre, son grand-père, au crépuscule de son existence, se faisant rattraper par sa mémoire ».

C’est cette double vision, avec des couleurs et des fonds musicaux différents pour chaque personnage, qui fait le prix de cette œuvre à la grande sensibilité. Car à la tristesse d’une vie qui s’effiloche et de ses insurmontables remords répondent les espoirs d’une autre qui va se construire malgré les difficultés et la tentation d’une révolte totale.

Si la mise en scène mêle subtilement les deux partitions, le film ne toucherait pas autant sans ses deux acteurs. Il n’est plus besoin de vanter les qualités de Michel Piccoli, présent dans plus de 160 films et qui se déclare ravi que des jeunes auteurs fassent appel à lui. Il sait se faire discret face à la quasi débutante Pauline Étienne, laquelle ne se laisse pas démonter par son prestigieux partenaire. Elle a obtenu le prix d’interprétation au festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz et son talent est confirmé par « Qu’un seul tienne et les autres suivront », de Léa Fehner, tourné après « le Bel Âge » et sorti il y a déjà quelques semaines.

Sur les écrans depuis le 31 décembre, « le Bel Âge » risque de ne pas y rester longtemps, compte tenu du programme chargé de ces prochaines semaines. Si le sujet vous tente, n’attendez pas trop.

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8682