Pendant un long moment on se demande où Paul Thomas Anderson veut nous mener avec « Phantom Thread », où conduit son fil fantôme*. Ce n'est pas le moindre charme de son 8e film (après « Magnolia », « There Will Be Blood », « The Master »…).
Son héros est, comme le dit bien le dossier de presse, un « mélange de Brummell, Balenciaga et Maxim de Winter, le veuf énigmatique de "Rebecca" ». Car le réalisateur californien, s'étant vu un jour qualifier malicieusement de « Beau Brummell », a voulu en savoir plus sur le dandy britannique, a élargi sa curiosité à toute la mode et s'est pris de passion pour Balenciaga.
D'où cette histoire autour d'un maître de la haute couture anglaise (il habille familles royales, aristocrates et riches héritières) dans les années 1950. Le cinéaste a mis deux ans à la mettre au point, peaufinant le personnage avec le concours de Daniel Day-Lewis, lequel, outre le grand comédien que l'on sait, est créateur de chaussures d'exception !
Parallèlement, Paul Thomas Anderson saisissait là l'occasion « de mettre en scène une relation triangulaire du genre de celle de "Rebecca", dans une atmosphère excessivement raffinée qui se prêterait à un romantisme macabre ».
Bref. Le couturier ne vit que pour son art, sa sœur assurant parfaitement l'intendance. Il trouve une nouvelle muse, mais cette jeune femme va désorganiser son univers et troubler son inspiration. Une histoire passionnelle ? Pas seulement.
On admire les décors élégants, les robes somptueuses. On aime surtout les acteurs, Daniel Day-Lewis bien sûr, presque effrayant en créateur obsessionnel, Vicky Krieps, une Luxembourgeoise de 34 ans qui ne démérite pas face au monstre sacré, et Lesley Manville, très professionnelle.
Hébergement d'urgence
Djibi et Ange, 13 ans, lui seul avec sa mère, elle seule avec son père, « habitent au 115 », comme ils disent. Les voici, pour un temps, à l'Archipel, centre d'hébergement d'urgence animé par l'association Aurore** et qui tente une autre manière de prendre en charge les familles à la rue, par le haut. Djibi et Ange sont les « héros » de « Un jour ça ira », documentaire de Stan et Édouard Zambeaux qui montre à hauteur d'enfants les malheurs et les petits bonheurs de ces sans domicile ballottés d'un lieu à l'autre. Et les possibilités de résilience. Grâce aux ateliers proposés au centre, Djibi, « serial déménageur », écrit des textes, slame, Ange chante.
Les frères Zambeaux veulent notamment « questionner la place des pauvres dans l'espace public ». Leur film, s'il évoque toute la misère du monde, avec ces migrants venus de tous les pays, est aussi un condensé d'humanité et de fraternité. Oui, un jour ça ira.
Et aussi
« L'Apparition », de Xavier Giannoli : un grand reporter (Vincent Lindon) est recruté par le Vatican, avec une psychiatre et un prêtre, dans un groupe chargé d'une enquête canonique sur une jeune fille (Galatea Belugi) qui aurait vu la Vierge et fait depuis l'objet d'un culte.
« Le Retour du héros », de Laurent Tirard : une comédie en costumes, à l'époque napoléonienne, avec Mélanie Laurent en jeune fille sage à la Jane Austen et Jean Dujardin en hussard d'opérette.
« Wajib, l'invitation au mariage », d'Annemarie Jacir : à Nazareth, un professeur divorcé distribue en mains propres les invitations au mariage de sa fille, comme le veut la tradition palestinienne, en compagnie de son fils architecte, revenu spécialement de Rome.
Et encore, pour les jeunes, « Belle et Sébastien 3 », signé par Clovis Cornillac, et « la Princesse des glaces », film d'animation venu de Russie.
* L'expression « Phantom Thread » signifierait en fait la sensation de l'aiguille qui subsite entre les doigts de la couturière même lorsqu'elle n'y est plus.
** www.aurore.asso.fr
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