DEPARDIEU peut tout faire, c’est une affaire entendue. Mais sa carcasse, de plus en plus envahissante, a tendance à cacher l’acteur derrière le personnage qu’il semble jouer dans la vie. Alors, malgré l’imagination réalistico-poétique des deux réalisateurs grolandais, on ne peut s’empêcher de voir dans « Mammuth » un film sur Gérard Depardieu, un homme qui a été comédien, autant que sur Serge Pilardosse, équarisseur tout juste à la retraite à la recherche de vieux bulletins de paie.
Sur sa moto Münch Mammuth de 1972, Gérard-Serge parcourt les routes de Charente dans un road-movie où surgissent des personnages décalés et généralement déprimants. Il va de déception en déconvenue, n’était le fantôme de son premier amour, incarné par Isabelle Adjani.
Ce n’est pas drôle, vraiment pas, même si l’on peut considérer que cela finit bien, et pourtant les répliques, les situations font rire les spectateurs. Humour noir, humour trash aussi parfois, numéros des acteurs qui font un petit tour et puis s’en vont (Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners, Anna Mouglalis) ou scandent l’action (Yolande Moreau), exhibition de Depardieu, nature, tout ventre en avant. Images, tournées en 8 mm, sombres.
Gustave Kervern et Benoît Delépine, dont c’est le quatrième long métrage après « Aaltra », « Avida » et « Louise Michel », ont mis dans « Mamuth » la liberté, le ton décalé, le mauvais goût assumé, qui font le succès des sketches de « Groland » sur Canal+. Le film ne fait pas rêver, met mal à l’aise par moments, n’est pas aimable. Mais les films aimables ne sont-ils pas le plus souvent trop calibrés et aseptisés ?
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