Téléassistance : mieux encadrer l’offre

Publié le 15/02/2010
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Crédit photo : BSIP

VIEILLISSEMENT de la population, innovations technologiques, inclusion dans les 21 services à la personne (lois Borloo), maintien de l’autonomie inscrit dans la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), les services de téléassistance n’ont jamais connu un contexte aussi favorable à leur développement. On pourrait même parler de rattrapage, puisque la France ne compte que 320 000 abonnés à ces services (dont 210 000 subventionnés) alors qu’il y en avait 1,7 million en Grande-Bretagneen2007.

Face au dispositif de téléassistance classique assurée par un médaillon ou un bracelet muni d’un bouton d’appel vers une centrale d’appel, sont apparues récemment de nouvelles offres s’appuyant sur les technologies de géolocalisation (GPS), la téléphonie mobile, les capteurs communicants et les nouvelles technologies de l’information (TIC). Des téléphones simplifiés à une touche ou installés dans une montre, des télévisions qui se transforment en plates-formes de communication (interfaces de convivialité), des capteurs environnementaux ou des capteurs d’activité corporels font désormais partie de l’arsenal proposé dans le cadre de la téléassistance.

Nombre de dispositifs n’ont cependant pas encore réussi à faire la preuve de leur fiabilité ou de leur valeur d’usage, souligne l’étude de SilverLife, et des sociétés ont déjà disparu. De plus, la téléassistance se trouve aujourd’hui parfois diluée dans des offres de téléphonie mobile, voire dans des bouquets de services à la personne. Des canaux de commercialisation directs émergent tandis que les contrats « garantie dépendance » recensent 3 millions d’assurés fin 2008. Le traditionnel financement par les collectivités locales après appel d’offres, est en train d’évoluer. Et la loi HPST va entraîner une interopérabilité des systèmes de gestion des services à la personne avec les dossiers médicaux en vue d’assurer la continuité des soins.

Pour l’utilisateur et le prescripteur de téléassistance, qui sont souvent les enfants ou le médecin traitant, il est de plus en plus difficile de s’y retrouver.

Les principaux acteurs du secteur ont créé, en 2005, l’AFRATA (Association française de téléassistance). Ils couvrent 70 % des abonnés à la téléassistance. Ses membres adhèrent à une charte de bonnes pratiques professionnelles. Les pouvoirs publics viennent de mettre en place à Nice, le CNR Santé (Centre national de référence santé à domicile et autonomie) chargé d’apporter des éléments de preuve. L’institut SilverLife recommande pour sa part un agrément spécifique pour le métier de téléassisteur et des normes techniques de qualité pour le processus global de téléassistance.

« Étude sur l’offre de téléassistance en France et ses perspectives » réalisée par Thomas Perier, octobre 2009. Constitué en association loi 1901, l’institut SilverLife est un centre de recherche sur l’économie du vieillissement comprenant 300 membres. www.silverlife-institute.com

MARIE-FRANÇOISE DE PANGE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8709