C’est pour un théâtre de marionnettes que le Belge Maurice Maeterlinck (1862-1949) avait écrit « Intérieur » (1). L’argument est aussi simple que terrible et universel. Une petite maison, dont on aperçoit par les fenêtres éclairées les habitants qui veillent, calmes. Deux hommes s’approchent. L’un est un vieillard qui les connaît, l’autre un jeune homme qui a découvert la fille aînée de la famille noyée. Il faut le leur annoncer et détruire pour jamais ce calme, cette paix.
Claude Régy a monté par deux fois ce texte ténu et profond. Nâzim Boudjenah, jeune pensionnaire très doué de la Comédie-Française, propose sa vision. Il s’appuie sur des artistes magistraux qui ont imaginé un dispositif de scénographie, de dessins, de vidéo, de lumière, envoûtant. Les premières minutes du spectacle sont d’une beauté sidérante. Mais, passée cette ouverture extraordinaire, le texte est distillé avec tant de lenteur que l’on perd un peu le poids de l’angoisse terrible qui pèse. On est pourtant ému par les acteurs, Thierry Hancisse, Pierre Hancisse, Anne Kessler, Anna Cervinka.
Dans « l’Amante anglaise » (2), de Marguerite Duras, un « interrogateur » (Jean-Claude Leguay) tente de comprendre pourquoi une femme a commis un crime atroce. Il s’entretient avec le mari (Jacques Frantz), qui cherche des indices du basculement dans la folie. Ensuite paraît cette femme (Judith Magre). C’est très simple et très impressionnant. Thierry Harcourt, qui signe la mise en scène, imprime un vrai mouvement aux premières scènes, et c’est très bien. Les trois interprètes sont remarquables.
Un écrivain en panne
« Piège mortel » (3) est une comédie ancienne de l’Américain Ira Levin (1929-2007). Elle vient d’être retraduite par Gérald Sibleyras et Éric Métayer la met en scène comme une variation burlesque. Histoire d’un écrivain en panne (Nicolas Briançon), qui tente de s’approprier la pièce de l’un de ses élèves (Cyril Garnier), sous les yeux de sa femme épouvantée (Virginie Lemoine). Mais est-ce si simple ? Et qu’en pense la voisine, voyante célèbre (Marie Vincent) ? La comédie est désinvolte, le trait appuyé. Mais l’on rit de bon cœur devant cette pièce, qui avait été jouée en 1979 par Robert Hirsch dans une traduction de Jean Cau et qui a fait l’objet en 1982 d’un film de Sidney Lumet avec Michael Caine et Christopher Reeve.
(1) Studio-Théâtre de la Comédie-Française, à 18 h 30 du mercredi au dimanche. Durée 1 heure. Jusqu’au 5 mars. Tél. 01.44.58.98.58, www.comedie-francaise.fr
(2) Lucernaire, à 19 heures du mardi au samedi, dimanche 15 heures. Durée 1 h 20. Jusqu’au 9 avril. Tél. 01.45.44.57.34, www.lucernaire.fr
(3) Théâtre La Bruyère, à 21 heures du mardi au samedi, matinée le samedi à 15 h 30. Durée 1 h 40. Tél. 01.48.74.76.99, www.theatrelabruyere.com
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