CINEMA - « Ma part du gâteau », de Cédric Klapisch

Trop de sucre, pas assez de sel

Publié le 23/03/2011
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Crédit photo : DR

UN HOMME, une femme qui n’ont rien de commun et vont finir par se rapprocher, c’est la base de bien des comédies. Cédric Klapisch n’a pas su résister à la tentation du duo chien-chat puis quasi-amoureux. Soit, d’un côté, une ouvrière licenciée de son usine dunkerquoise après vingt ans de bons et loyaux services. De l’autre, un trader qui veut sa part du gros gâteau de la spéculation et n’est pas pour rien dans la déconfiture de l’usine en question. Elle, c’est la gentille, prête à tout sacrifier pour le bien-être de ses filles. Lui, c’est le méchant, qui nage dans le luxe mais est au fond très seul.

Dans une alternance de scènes qui opposent la chaleur de la camaraderie prolétaire à la froideur du milieu financier, Klapisch accumule les clichés, que les dialogues soulignent à l’envi. C’est plutôt bien vu mais tellement brossé à gros traits qu’on en rit parfois autant que des situations de comédie imaginées par le cinéaste-scénariste-dialoguiste.

Ce schématisme est d’autant plus regrettable que le film a beaucoup de qualités. Cédric Klapisch sait filmer scènes intimistes comme portraits de groupe, ses précédents films sont là pour en témoigner. Le mélange drame-drôlerie est plutôt efficace. Karin Viard est irrésistible et Gilles Lellouche suffisamment ambigu. Si bien qu’on suit plutôt avec plaisir leur affrontement même si l’on reste sceptique devant la lutte des classes à la sauce Klapisch.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8929