LIVRES - Romans de l’été

Un cocktail de sensations

Publié le 12/06/2012
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Un parfum d’Afrique

Il est des coups d’essai qui sont des coups de maîtres. Ainsi de « l’Espionne de Tanger » (1), le premier roman de Maria Duenas (docteur en philologie anglaise et professeur à l’université de Murcia), qui a été vendu à un million d’exemplaires en Espagne. Une jeune femme abandonnée à Tanger alors que la guerre civile espagnole vient d’éclater, utilise ses dons pour la couture d’abord pour survivre puis, quand la Deuxième Guerre mondiale est déclarée et alors qu’elle est propulsée dans le monde luxueux des riches expatriés, pour soutirer aux femmes de la communauté allemande des informations utiles aux Alliés. Un mélange réussi de fiction et de réalité.

Après « la Onzième plaie », plusieurs fois récompensé, Aurélien Molas nous transporte, avec « les Fantômes du Delta » (2), au Nigeria. Un pays exsangue où se mêlent guerre de religions, guerre du pétrole, destruction de l’environnement, disparités sociales, corruption, etc. Un enfer où des médecins humanitaires se battent pour soigner les plus démunis. Le livre n’est pas un documentaire mais un thriller percutant, écrit sous forme de très courts chapitres, dans lequel une enfant « pas comme les autres » devient un enjeu économique tant pour le gouvernement que pour les opposants.

À lire également, « À l’ombre des dunes » (3), de Georges Grenetier. Il met en scène la passion, dans une petite ville de garnison du sud algérien, entre une jeune Algérienne et un appelé du contingent. Des amours condamnables au regard des hommes et que seul le désert saura accueillir. Une très belle fresque romanesque, en cours d’adaptation cinématographique, saluée à sa parution en 1993 par Théodore Monod.

(1) Robert Laffont, 599 p., 22,50 euros.

(2) Albin Michel, 516 p., 22 euros.

(3) Belfond, 342 p., 20 euros.

Mystère et merveilleux

Dean Koontz ajoute une pierre à l’édifice de ses best-sellers et retrouve, dans « Un type bien » (1), son thème de prédilection : un homme lambda plongé dans une situation extraordinaire, qui va devoir combattre un adversaire redoutable. C’est ce qu’il advient à Timothy lorsqu’un inconnu lui remet la photo et l’adresse d’une femme avec le message « Dix mille maintenant. Le reste quand elle sera éliminée » et qu’un tueur à gage tout aussi inconnu prend le relais. À lui de sauver la vie de cette innocente.

« Les Âmes rivales » (2) est le premier roman du réalisateur René Manzor (« le Passage », « 3615 Code Père Noël »). Il se déroule en deux temps : en 1974, en Louisiane, lorsque Cassandre, une fillette de 12 ans, se dit poursuivie par un homme qu’elle est la seule à voir ; en 1994, à New York, quand Cassandre est en prison pour avoir tenté d’assassiner son mari, un influent sénateur avec lequel elle semblait former un couple heureux. Une manière d’explorer le thème de la mort, ou en tout cas d’un au-delà dont on peut revenir.

Lorsqu’une enfant de 3 ans affirme à Noam, au milieu d’un jeu, qu’il va « mourir du cœur en même temps que cinq autres personnes », alors que ce célibataire trentenaire est déjà obsédé par la mort, il y a de quoi s’inquiéter. La « prophétie des innocents » est le point de départ de « Si tu existes ailleurs » (3), de Thierry Cohen, et d’une course contre la montre pour retrouver les cinq autres personnes destinées à disparaître afin de comprendre, peut-être, le sens de cette prophétie.

C’est également un message, « La destruction, c’est la liberté », qui, dans « la Nuit du croquemitaine » (4), sonne le glas du bonheur pour Henry et Tess. Car le couple se souvient que, dix ans auparavant, une de leurs farces d’étudiants insouciants a dérapé et emporté leur meneuse dans les eaux du lac. Jennifer McMahon signe une histoire de psychose où les fantômes sortent des bois pour rappeler aux vivants leurs plus terribles méfaits.

Homme d’images et homme de plume habitué des thrillers, Sam Christer donne, dans « le Sang du Suaire » (5) une nouvelle variation autour du suaire de Turin. La dernière des victimes du tueur en série qui achève ces dernières en murmurant Dominus vobiscum et qui enveloppe leur corps d’un fin linceul blanc, travaillait justement sur un film intitulé « le Suaire ». Elle était sur le point d’apporter des preuves tangibles de l’authenticité de la relique. Qui aurait intérêt à étouffer ces révélations, et pour quelles raisons ?

(1) JC Lattès, 410 p., 20,90 euros.

(2) Éditions Kero, 296 p., 19,90 euros.

(3) Flammarion, 325 p., 19,90 euros.

(4) Belfond, 509 p., 22 euros.

(5) MA éditions, 478 p., 20 euros.

Fictions (auto)biographiques

Le temps est loin où Lorraine Fouchet était médecin urgentiste ; preuve en est un quinzième roman, « Couleur Champagne » (1), qui s’inspire de la vie de son ancêtre Eugène Mercier, un parfait mélange de pure fiction et de réalité biographique. On suit ainsi l’irrésistible ascension d’Eugène, fils naturel dont on ne connaît pas le père et parti de rien jusqu’à fonder sa maison, les champagnes Mercier ; puis, près d’un siècle plus tard, la quête de son petit-fils, qui s’appuie sur le journal intime de son grand-père, pour disculper son meilleur ami, injustement accusé de parricide.

Signé Geraldine Brooks, prix Pulitzer 2006 pour « la Solitude du docteur March », « l’Autre Rive du monde » (2) est un récit sur la confrontation des cultures amérindienne et puritaine dans l’Amérique du XVIIe siècle. Cela se passe sur une île au large de Cape Cod, lorsque le pasteur John Mayfield, qui s’est donné pour mission d’amener au calvinisme les Wampanoag, décide, après une épidémie de variole qui a décimé la tribu, de faire du jeune Cheeshahteaumack, rebaptisé Caleb, un modèle d’intégration et de l’envoyer à Harvard.

Qualifié de « roman », « Ceci n’est pas une autobiographie » (3) est pourtant un livre de mémoires écrit à la première personne par une légende de la presse, Daniel Filipacchi. Inutile de dire qu’à 84 ans cet autodidacte, animateur dans les années 1960 de l’émission « Salut les copains », ex-patron du plus grand groupe de presse magazine du monde (« Salut les copains », « Paris-Match », « Elle », « Lui »...), fou de jazz, collectionneur d’œuvres surréalistes, déverse une mine de souvenirs à la fois personnels et qui témoignent d’une époque bien révolue. Avec pertinence pour ne pas dire insolence.

« Combien ? » (4), de Douglas Kennedy, n’est pas une autobiographie ni un document mais un récit de voyage particulier qui tourne autour de l’argent et de la question : pourquoi, et de quelle manière, l’argent nous définit-il ? L’auteur, en 1990, était alors un écrivain fauché de 35 ans, pas encore reconnu comme un romancier et il a mené son enquête ou plutôt porté ses guêtres à New York, dans le Wall Street des yuppies, dans la bourse de Casablanca, vaste analogie du souk, dans les salles de marché futuristes et surréalistes de Sydney, à Singapour, ville-pays toute entière vouée au culte de la consommation, à Budapest, en pleine transition du communisme à l’économie de marché et à Londres, nouvelle Jérusalem. Une étude drôle et piquante toujours d’actualité.

(1) Robert Laffont, 428 p., 21 euros.

(2) Belfond, 373 p., 21 euros.

(3) Bernard Fixot, 442 p., 20,90 euros.

(4) Belfond, 301 p., 21 euros.

MARTINE FRENEUIL
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9140