* L’écrivain algérien Yasmina Khadra, qui met en scène de belles histoires sur des fonds très réalistes, partout dans le monde (romans noirs avec le commissaire Brahim Llob, trilogie des « Hirondelles de Kaboul », « l’Attentat », « Ce que le jour doit à la nuit », etc.), situe « Pour l’amour d’Elena » au Mexique, où il a vécu un an avant de s’installer en France en 2001. Il y raconte la descente aux enfers de deux jeunes gens qui ont quitté leur petit village pour Ciudad Juarez. Ramirez aspire à la belle vie tandis que Diego veut retrouver Elena, qui s’est enfuie parce qu’il n’a pas su la protéger. Les rêves des deux amis vont se briser dans une ville aux mains des cartels, où tout n’est que misère et où les meurtres sont monnaie courante. Un combat pour la survie et une quête douloureuse… pour le lecteur aussi qui est emporté par la violence (Mialet-Barrault, 330 p., 20 €).
* Étudiante à la Sorbonne, Juliette Kahane s’est engagée dans les mouvements d’extrême gauche et a pris une part active au Mouvement de Libération des Femmes, avant de s’orienter vers l’édition et l’écriture (« Une fille », « Jours d’exil »). Dans « 69 », elle campe un double d’elle-même qui avait 20 ans en 1969, au moment de la révolution, du MLF et d’un premier amour aussi bref qu’intense, et qui retrouve cet homme cinquante ans plus tard. Deux moments de la vie, deux âges, une femme. Est-elle la même, est-elle une autre (Grasset, 206 p., 18,50 €) ?
* « Un amour retrouvé » a également pour thème le retour d’un premier amour. La dame, veuve après un mariage heureux, a maintenant 73 ans ; l’histoire est racontée par sa fille. Véronique de Bure (« Un clafoutis aux tomates cerises ») ne se contente pas de décrire la comédie douce-amère de ces retrouvailles après que le temps a fait son œuvre, elle questionne les changements des relations filiales, lorsque la maman qu’on avait prise sous son aile reprend son envol (Flammarion, 285 p., 20 €).
* Humoriste anglais converti à l’écriture, Robert Webb imagine, dans « Et si on pouvait tout recommencer », que Kate se réveille un matin dans la chambre qu’elle occupait à l’université, quand elle a rencontré celui qui est resté son mari pendant vingt-huit ans et qui vient de mourir. Tout est comme alors, sauf qu’elle sait comment il est mort et qu’il est déjà malade. S’ils tombent à nouveau amoureux, réussira-t-elle à le sauver (XO éditions, 344 p., 19,90 €) ?
* Que faire lorsqu’on connaît la date exacte de la fin de son histoire d’amour ? C’est la question que pose Salomé Baudino dans « le Syndrome des cœurs brisés ». Un jeune couple très amoureux découvre, via un programme informatique (à venir), que son histoire s’arrêtera dans deux mois. La force de l’intelligence artificielle contre celle des sentiments : de quel côté votre cœur balance-t-il (L’Observatoire, 330 p., 19 €).
* La parole est aux hommes… largués. Contraction des mots « Ibis » et « Abysses », « Ibysse » est la descente au fond du gouffre (précisément la chambre d’hôtel 840) de Flo, après que sa compagne, fatiguée de passer après tout et tout le monde, l’a mis à la porte. Le récit, qui oscille entre autodérision et autodestruction, serait une fiction autobiographique écrite par l’animateur de radio et de télévision Florian Gazan à partir du journal intime tenu dans de telles circonstances (Le Cherche midi, 253 p., 17 €).
* Après deux guides de développement personnel satiriques, Guillaume Clapeau fait mouche avec un roman, « Ouverture fragile », dans lequel un trentenaire quitté du jour au lendemain se débat entre alcool, Xanax, Tinder et psy. Rien de très original dans cet itinéraire sentimental, si ce n’est une narration à la deuxième personne et un style percutant, joints à un humour d’une noirceur amusante (Calmann-Lévy, 246 p., 17,50 €).
* Le Téléphone du Vent est une cabine téléphonique accrochée au mont Kujira-yama, où des personnes en deuil viennent parler à leurs proches disparus. Séduite par ce lieu de spiritualité, Laura Imai Messina, qui est mariée à un Japonais et vit au Japon depuis quinze ans, raconte dans « Ce que nous confions au vent » comment un homme et une femme s’y rencontrent et dépassent leur fragilité et leur peine pour aller vers la vie et l’espoir (Albin Michel, 280 p., 19,90 €).
* On ne saurait oublier dans ce florilège deux auteures qui célèbrent l’amour de longue date et avec succès. Lorraine Fouchet, qui fut urgentiste, invite à nouveau ses lecteurs sur l’île de Groix, où elle réside. « Face à la mer immense », c’est un mariage, une réunion de famille, un drame ancien qui ressurgit, une tempête et des convives qui repartiront transformés (Héloïse d’Ormesson, 317 p., 20 €). Quant à Janine Boissard (88 ans), elle nous emmène, avec « Roses de sang Roses d’Ouessant », sur une autre île balayée par des vents contraires et dans les remous d’une intrigue amoureuse et contrariée (Fayard, 187 p., 18 €).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série