LES ADOLESCENTS sont la cible principale d’« Hunger Games », comme de la trilogie à succès de l’Américaine Suzanne Collins – plus de 26 millions d’exemplaires vendus depuis la parution du premier tome en 2008 (Pocket Jeunesse, à partir de 12 ans). Mais les adultes peuvent aussi apprécier cette science-fiction qui mêle habilement mythe antique (Thésée et le Minotaure) et téléréalité, esthétique de péplum et imaginaire post-moderne. Stephen King figure d’ailleurs parmi les admirateurs de cette dystopie (le contraire d’une utopie), comme on aime à le dire maintenant.
Après une guerre effroyable qui a ruiné l’Amérique du Nord, la population de Panem vit dans la pauvreté tandis que dans la capitale, le dictateur et ses séides se vautrent dans le luxe et l’opulence, composant une société décadente. Chaque année, 24 jeunes gens sont tirés au sort pour s’affronter à mort dans les « jeux de la faim », sur un vaste territoire semé de pièges, jeux que chacun peut suivre sur écran.
Il faut une héroïne, c’est Katniss, 16 ans, servie par son intelligence et ses talents de tireuse à l’arc. Si l’issue de l’épreuve ne fait guère de doute, les rebondissements sont le plus souvent inattendus et les scènes d’action ne sont pas le seul ressort du récit.
Pour Suzanne Collins, le film doit pousser les jeunes à réfléchir sur la direction que prend le monde : en vrac, les conséquences du réchauffement climatique, l’indifférence pour l’environnement, la faim qui tue, les choix des gouvernements, la téléréalité, les informations... Cela fait beaucoup pour un seul spectateur !
Gary Ross, à qui l’on doit « Pleasantville » et « Pur sang, la légende de Seabiscuit », signe une réalisation efficace, à défaut d’être originale. Jennifer Lawrence a toutes les qualités mais personne ne croira qu’elle a 16 ans. Woody Harelson, Donald Sutherland, Stanley Tucci, Lenny Kravitz font d’amusantes compositions. Bref, même si l’on n’est pas jeune au point de s’identifier avec l’héroïne, on ira voir la suite, annoncée pour la fin de 2013.
À notre image.
Avec « EVA », la science-fiction se fait plus intimiste. Le monde de 2041 que met en scène l’Espagnol Kike Maíllo ressemble en tout point au notre, sinon que les robots androïdes y ont une place importante. « Serait-il possible que nous puissions être attirés par ces machines, parfaites et très ressemblantes, de nous sentir proches d’elles, et d’établir des liens émotionnels aussi forts que ceux que l’on a avec d’autres êtres humains, se demande le réalisateur de 36 ans, dont c’est le premier long métrage. Sera-t-il possible, dans un avenir plus ou moins proche, de tomber amoureux et d’aimer une machine, même si nous
sommes conscients que ce n’est qu’une "simulation" ? Comment ces nouvelles
relations vont-elles affecter les anciennes, entre humains ? » Une tentative de réponse est dans l’aventure du spécialiste de robotique joué par Daniel Brühl, chargé de mettre au point le 1er robot libre, un enfant androïde, et de lui imprimer des émotions.
Le film ne tient pas toutes les promesses de son sujet, manque parfois de rythme et utilise des ressorts romanesques pour le moins classiques. Mais les idées de mise en scène sont souvent intéressantes et le décor de montagnes enneigées (« Pour beaucoup d’Espagnols, la neige est synonyme d’exotisme », relève Maíllo) apporte un élément fort à ce premier essai prometteur.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série