JOHN EDGAR HOOVER (1895-1972), directeur du FBI de 1924 jusqu’à sa mort, a traversé trois guerres et côtoyé huit présidents. Raconter son histoire, c’est évoquer celle de l’Amérique pendant un demi-siècle. Il a introduit la police scientifique et remporté de nombreuses victoires, notamment contre le crime organisé, mais son obsession du communisme, ses méthodes parfois brutales, souvent contestables, sa paranoïa lui ont valu beaucoup d’ennemis et de critiques. À partir du scénario de Dustin Lance Black (également auteur de celui d’« Harvey Milk »), Eastwood a choisi le point de vue de Hoover lui-même, « un homme d’une grande complexité », et construit son film autour de quelques épisodes forts : les attentats de 1919, l’enlèvement du bébé Lindbergh, la création du Bureau, l’arrestation de gangsters célèbres, les relations avec Bobby Kennedy ou Richard Nixon. Il évoque aussi, en fil d’Ariane, sa relation avec sa mère (excellente Judi Dench), avec laquelle il vivait, et celle, plus qu’ambiguë, avec son fidèle adjoint Clyde Tolson (Armie Hammer).
Clint Eastwood est un excellent cinéaste, qui sait filmer confrontations individuelles comme scènes de groupe. Le récit n’est pas linéaire, avec de constants allers-retours entre le présent (le vieux Hoover évoque sa vie) et le passé et de nombreux détails et artifices de mise en scène contribuent à la subtilité du propos. Dommage que le réalisateur n’ai pas résisté – c’était déjà le léger défaut de « Million Dollar Baby » – à l’attrait du mélodrame, prolongeant inutilement certaines séquences.
La force principale de « J. Edgar », sa profondeur viennent de l’interprétation de Leonardo DiCaprio, bien au-delà du maquillage qui le transforme au fil des années. Il donne à son personnage une existence tellement incontestable qu’il fait par moments presque peur et que, à d’autres, plus rares, on le plaint. On n’oubliera pas d’évoquer aussi Naomi Watts, dans le rôle de la discrète et influente secrétaire de l’un des hommes les plus puissants d’Amérique.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série