Après les affaires de pédophilie évoquées du côté des policiers de la Brigade des mineurs dans « Polisse », de Maïwen, voici le point de vue, si l’on peut dire, du pédophile. Dans son premier film, dont il a écrit le scénario, l’Autrichien Markus Schleinzer, 40 ans, directeur de casting (dont celui des films de Michael Haneke), montre sans affect le quotidien d’un homme et du garçon de 10 ans qu’il a enlevé et enfermé dans son sous-sol. Avec l’enfant, il mène une vie « normale » : repas, ménage, jeux, télévision (pas après 9 heures du soir). L’homme et le gamin n’échangent que quelques mots, ceux nécessaires à ces choix élémentaires. Nous ne saurons rien des circonstances du rapt, mais nous voyons Michael à son travail ou au restaurant avec sa sœur.
S’il a consulté une psychologue experte auprès des tribunaux pour être sûr de ne pas commettre d’erreur, dans cette fiction, sur le personnage et son comportement, Schleinzer se refuse à tout jugement extérieur et toute morale, pour que chacun pèse sa propre appréciation d’un criminel dont on saura peu de chose. « On mesure le degré de développement d’une société à la façon dont elle est capable de se confronter à ses criminels », dit le cinéaste.
Livré à lui-même, le spectateur ne sait pas s’il doit apprécier ou rejeter le film. Lors de la première, à Cannes, la salle s’est partagée entre huées et applaudissements. Décidément, les cinéastes autrichiens savent créer le malaise. Mais les films qui font souffrir ont aussi leurs vertus.
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