Emmanuelle Laborit s’est battue pour que les sourds aient une place dans la société, et dans les arts en particulier. Comédienne, elle a choisi la langue des signes pour s’exprimer. Elle avait reçu un molière dès 1993 pour son rôle dans « les Enfants du silence ». Elle dirige depuis 2004 l’International Visual Theatre, dédié à la langue des signes française (LSF), aux arts visuels et corporels. Elle forme, produit, accueille. Cette fois, c’est elle qui est au centre du spectacle. Il s’intitule « Dévaste-moi », titre de l’une des chansons de ce récital enthousiasmant.
Elle apparaît d’abord visage dissimulé par un masque de tissu, au travers duquel on devine les mouvements du visage. Le spectacle s’ouvre avec Bizet et sa Carmen et traverse des répertoires très différents : grande chanson française, standards, jazz, rock, Emmanuelle Laborit est si expressive, tellement sensible, tellement puissante, tellement mobile, tellement drôle aussi, car elle a beaucoup d’humour, que l’on est subjugué d’entrée et étonné sans cesse.
Il y a là quelque chose de bouleversant. Un travail admirable, une audace. Les paroles des chansons sont projetées sur le mur du fond. On les connaît souvent par cœur et donc on « entend » littéralement Emmanuelle Laborit chanter. Elle qui se dit « sourde comme un pot », illumine de sa grâce flamboyante ces grands airs ou ces chansonnettes.
Elle change souvent d’apparence, joue avec les vêtements inventés par Pétronille Salomé, elle danse selon la chorégraphie de Yan Raballand. Sa beauté farouche, son regard, sa sensualité, subjuguent. Elle est vraiment unique. Elle est généreuse. Elle donne. Elle émerveille. Elle bouleverse. Et, disons le mot, elle est admirable.
International Visual Theatre, jusqu’au 26 novembre. Jeudi à 19 heures, mercredi, vendredi, samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures. Durée : 1 h 30. Tél. 01.53.16.18.19, www.ivt.fr
Puis du 30 novembre au 2 décembre à la Comédie de l’Est, www.comedie-est.com
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