CONSIDÉRÉ comme le pape du romantisme, Marc Levy sera en vedette pour la Saint-Valentin, puisque la sortie de son nouveau livre, « Un sentiment plus fort que la peur » (1), est programmée pour ce jeudi 14 février. Le reporter au « New York Times » Andrew Stilman, héros de « Si c’était à refaire », se fait le preux chevalier de « l’énigmatique et fascinante » Suzie Baker, dont la famille est accusée de haute trahison. Une enquête au « suspense haletant » et une histoire « d’une modernité surprenante ».
L’auteur français le plus lu dans le monde – ses 12 premiers romans, traduits en 41 langues, ont été publiés à 22 millions d’exemplaires – grille ainsi la politesse à son challenger Guillaume Musso, dont le nouveau livre, « Demain » (2), paraîtra le 28 février. Le suspense est ici à son comble, car on sait seulement qu’il s’agit d’« une traque au cœur de l’intime qui défie les apparences et le temps ».
Fidèle au rendez-vous, Paulo Coelho propose « Amour » (3), un petit livre joliment illustré par Catalina Estrada, avec des extraits d’œuvres, citations ou courts dialogues. Autre idée de cadeau à s’offrir en couple, le « Coffret Lock Love » (4), comprenant un cadenas en forme de cœur pour sceller son amour sur un pont par exemple et jeter la clé dans la rivière qui coule en dessous, ainsi qu’un livre dévoilant les spots les plus cadenassés à travers le monde.
Chassé-croisé dangereux.
L’amour contrarié et ses conséquences sont au cœur du troisième roman (après « J’étais la fille de François Mitterrand » et « Madame Tabard n’est pas une femme ») d’Elsa Flageul, « les Araignées du soir » (5), un chassé-croisé amoureux qui dépasse la banale comédie et se transforme en une fable pertinente et cruelle.
Depuis l’âge de 12 ans Victor aime Véra, en silence et avec patience, sûr de devenir un jour plus que son confident privilégié. Mais lorsque la jeune fille a 20 ans, elle tombe amoureuse de Nigel, un écrivain anglais de vingt ans son aîné. Lui est marié à Violette, dont l’univers tombe en miettes. Le nouveau couple peut-il se construire en faisant table rase de son passé, et les délaissés vont-ils partir à leur tour vers d’autres aventures ? Dans ce conte moral constitué des monologues successifs de chacun des personnages et où personne n’est innocent, l’auteur met à jour tous les sentiments qui naissent du dépit amoureux et de la jalousie, jusqu’à la haine et la vengeance. Quatre voix toutes en finesse pour dire la violence des sentiments.
Les pieds sur terre.
Le phénomène éditorial de l’année dernière en France, « Cinquante Nuances de Grey », une romance érotique qui raconte l’éducation sexuelle et sentimentale d’une jeune étudiante par un riche homme d’affaires (vendu à plus de 50 millions d’exemplaires dans le monde !), n’en finit pas de faire des petits. Outre les tomes 2 et 3 de la trilogie publiée chez J. C. Lattès, « Cinquante nuances plus sombres » et « Cinquante nuances plus claires », sont parus plusieurs ouvrages exploitant le même thème ainsi que des pastiches. Le dernier en date, « Quarante-neuf nuances de Loulou » (6), s’est imposé, dès sa sortie en Italie, en tête des meilleures ventes d’essais et documents.
Le jeune milliardaire sexy, objet de tous les fantasmes, fait place ici au petit ami, à l’amant ou au mari moyen de la femme moyenne et s’appelle « Loulou ». Rien de bien affriolant a priori si ce n’est la volonté de l’auteur, la journaliste milanaise Rossella Calabro, de nous faire rire avec un Monsieur Grey tout ce qu’il y a de quelconque ou simplement humain, dans sa façon d’être et de faire. De quoi retomber les pieds sur terre…
La littérature de l’Insoutenable.
Deux romans abordent la passion amoureuse de façon inhabituelle, en tout cas loin des clichés du romantisme. « L’Homme qui frappait les femmes » (7), le troisième roman d’Aymeric Patricot, 35 ans, professeur de lettres, est la confession hors du commun d’un narrateur qui, depuis les premiers émois amoureux, n’a jamais pu dominer ses pulsions néfastes. Gifles, coups de poings, coups de pieds et autres violences ont brisé ses conquêtes comme des anonymes de rencontre et même son épouse – car parallèlement à ses activités nocturnes, où il laissait libre cours à ses penchants, il a mené la vie d’un homme respectable, œuvrant à l’Assemblée nationale et devenant même, comble de l’ironie, responsable d’une association féministe. Les années, les décennies ont passé dans l’impunité, jusqu’au moment où la sauvagerie s’est retournée contre lui.
Le roman est accompagné d’une longue postface dans laquelle Aymeric Patricot s’interroge sur le contraste entre le sentiment d’évidence qu’il a eu à écrire ce livre et le malaise que celui-ci peut susciter lorsqu’on le lit. Une réflexion sur ce qu’il nomme « la littérature de l’insoutenable ».
« Différente » (8), premier roman de Sara Lövestam – une jeune femme professeur de suédois pour immigrés et rédactrice dans le magazine gay « QX » – s’est vu décerner le prix du Swedish Book Championship. Qualifié par l’éditeur d’« osé et exquis », il a pour thème la rencontre entre Martin, qui, depuis son adolescence, n’est attiré que par les femmes physiquement disproportionnées, et Paula, qui se présente comme ayant « zéro jambe et demie » et le visage de travers.
Au coup de foudre immédiat du jeune homme répond la méfiance de Paula, isolée depuis toujours et qui se réfugie dans des études de linguistique de haut niveau. Puis le duo improbable devient trio avec l’arrivée de Léo, la meilleure amie de Martin et figure du milieu lesbien, qui ne réfléchit jamais avant de parler et n’a aucun tabou. Des personnages hauts en couleurs qui sont l’occasion pour l’auteur d’aborder bien des problématiques essentielles, dont bien sûr la différence.
(1) Robert Laffont, 440 p., 21 euros.
(2) XO Éditions, 44 p., 21,90 euros.
(3) Flammarion, 128 p., 11,90 euros.
(4) Hugo&Cie, 128 p., 12,50 euros.
(5) Julliard, 182 p., 18 euros.
(6) Albin Michel, 133 p., 12 euros.
(7) Léo Scheer, 181 p., 19 euros.
(8) Actes Sud, 234 p., 22 euros.
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