LES PERSONNAGES inventés par Xabi Molia, qui avoue aimer les losers, ont tout pour inspirer l’apitoiement. Ils ont aussi des raisons de s’apitoyer sur eux-mêmes. Heureusement, ils ne se prennent pas au sérieux. C’est tout le mérite de l’auteur-réalisateur de décrire une triste réalité sociale avec une empathique sensibilité et une salutaire ironie.
Elle n’est pas exemplaire, cette jeune femme qui subsiste avec peine de petits boulots, ne paie pas son loyer, ment sur son CV, oublie le gâteau d’anniversaire de son fils (lequel vit avec son père) et fait un peu n’importe quoi. On a par moment envie de la secouer, lors des entretiens d’embauche par exemple, pour qu’elle accepte une certaine normalité sociale et s’en sorte au lieu de glisser vers la précarité. Mais on n’est jamais dans le sordide, dans l’irréversible désespoir.
« Au cur des situations les plus désespérantes se loge toujours quelque chose dérisoire et de potentiellement drôle », dit Xabi Molia. « Huit fois debout » est donc une comédie, celle d’une « époque formidable », comme dirait un autre réalisateur, où déclassement, chômage, perte de logement sont événements de plus en plus communs.
Si l’on rit, c’est aussi et beaucoup grâce aux acteurs. Julie Gayet joue de l’ambiguïté de son personnage et de sa relative inadaptation sociale. Denis Podalydès se glisse avec facilité dans un rôle de marginal qui tire partie avec astuce du peu qui lui reste.
Xabi Molia, 31 ans, a publié son premier roman à 22 ans et a signé trois autres livres et le scénario d’une BD, ainsi que trois courts métrages. L’inactivité ne le menace pas. Tant mieux pour nous !
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