SHERLOCK sans sa casquette et sa pipe ! Et qui ne dit pas « Élémentaire, mon cher Watson » ! Délaissant les films de gangsters (« Snatch », « RockNRolla »...), l’Anglais Guy Ritchie n’a pas eu peur de s’attaquer au mythe, pour, affirme-t-il, le dépoussiérer, le débarrasser de tous les clichés et retrouver un héros « plus conforme à celui de Conan Doyle ».
Il faudrait être bien trop attaché au passé pour lui en vouloir. Certes, on met un peu de temps à identifier sous les traits de Robert Downey Jr le détective au pouvoir de déduction inégalé. Quant au sage et un peu balourd Dr Watson, il ne pouvait avoir, dans nos souvenirs de lecteur et de spectateur, la jeunesse et la silhouette de Jude Law.
Mais, très vite, l’intrigue et l’action nous emportent, dans un Londres du XIX e siècle recréé sans lésiner sur les moyens. Meurtres rituels, société secrète, complot impliquant les plus hautes personnalités, traîtrises en tous genres, on n’a guère le temps de respirer, pas plus que les deux protagonistes, qui se tirent des situations les plus dangereuses avec des talents jusque-là insoupçonnés (tir, arts martiaux et acrobaties extraordinaires).
À grand renfort d’effets spéciaux et de répliques à l’emporte-pièce, Guy Ritchie signe ainsi un bon divertissement. Robert Downey, auquel le rôle a valu le Golden Globe du meilleur acteur de comédie, et Jude Law s’amusent beaucoup, même si le deuxième a failli se retrouver à l’hôpital à la suite d’une scène très musclée. La charmante et énergique Rachel McAdams apporte la nécessaire touche féminine. Tandis que Mark Strong compose un méchant maléfique digne des meilleures BD.
* C’est l’occasion de voir, ou revoir, la subtile et drôle variation de Billy Wilder, « la Vie privée de Sherlock Holmes » (1970), qui ressort au cinéma.
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