Ses tresses blondes relevées sur le crâne lui donnent quelque chose d’un peu démodé. Vera règne en maîtresse femme sur tous les castings de Prague. Son agence domine. Elle traite avec brutalité ses poulains, mais pas de doute, elle a réussi.
Pas de mari, pas d’enfant. Un père qu’elle n’oublie pas mais malmène, un frère et sa femme et tout un petit monde qui tremble devant elle. Le jour où une agence internationale absorbe son entreprise, elle pense qu’elle va prendre une envergure nouvelle. Mais pas du tout, elle va tout perdre… Grandeur et misère d’une petite marguerite qui a grandi sans amour.
On pense fugitivement qu’elle peut être une descendante des héroïnes de la cinéaste Vera Chytilova, à cause de Prague… Mais c’est la folie argentine – pas loin de l’humour tchèque – qui domine le spectacle mis en scène par Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier. Les personnages qui gravitent autour de Vera sont interprétés par cinq acteurs épatants qui se métamorphosent à la vitesse de l’éclair.
La pièce est traduite par Alena Sluneckova, adaptée par Pierre Notte. Dans une scénographie efficace, Di Fonzo Bo lui-même, Rodolfo De Souza, Pierre Maillet, Helena Noguerra, Lou Valentini sont épatants. Karin Viard est formidable. Cocasse, irrésistible, mais profonde et touchante. Sa palette est très large, son talent profond. On rit deux heures durant et on a le cœur serré.
Théâtre des Abbesses, à 20 h 30 du mardi au samedi, jusqu'au 8 avril. Durée 2 heures. Tél. 01.42.74.22.77, www.theatredelaville-paris.com/aux-abbesses
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