* Commençons au centre de Paris, au Rond-Point, dans la grande salle Renaud-Barrault, avec « Biographie : un jeu », de Max Frisch, dans une traduction de Bernard Lortholary. L’écrivain, suisse de langue allemande (1911-1991), imaginait qu’un meneur de jeu, aimable et inquiétant (le très fin Jérôme Kircher), proposait à un homme (José Garcia, convaincant) de reprendre sa vie. Au centre de ce jeu, une femme troublante (Isabelle Carré, mystérieuse et insolente Antoinette) et deux jeunes assistants du diabolique tentateur (Ana Blagojevic, Ferdinand Régent-Chappey, très bons). Frédéric Bélier-Garcia reprend ce texte, qui l’avait fait connaître, dans un décor un peu lourd. L’excellence du mouvement, de la direction, tout attise l’ironie de Frisch, et avive les angoisses comme le rire (Jusqu’au 3 avril, 1 h 50).
* Dans la salle Topor du même Rond-Point, un bijou d’art dramatique d’aujourd’hui, sur un propos délicat – se reconstruire après un viol. Composé par Valérie Lévy, le texte « J’avais ma petite robe à fleurs » nous montre comment la vidéo peut être intelligemment utilisée et donne à Alice de Lencquesaing, seule en scène face à Valentin Morel, présence forte du « filmeur », une occasion de déployer toutes les facettes d’un talent subtil. La mise en scène de Nadia Jandeau, rigoureuse et fluide à la fois, est parfaite (Jusqu’au 27 mars, 1 h 15).
* Plus à l’est, à la Colline, la troupe catalane d’Oriol Broggi, directeur de La Perla 29, fait la fête. Sur le plateau de la salle immense, une douzaine de comédiens, également musiciens et chanteurs, accompagnés d’un beau cheval, se dépensent sans compter dans une traduction libre des questionnements de Federico Fellini dans « Huit et demi ». Sous le titre « 28 i mig », un spectacle bien surtitré, heureux et chaleureux, tenant du cirque, du music-hall autant que du théâtre, un peu long mais qui vous mettra de bonne humeur ! (Jusqu’au 10 avril, 2 h 15).
* Plus à l’est encore, allons jusqu’à la Cartoucherie. Au Théâtre de la Tempête, Julie Bertin et Jade Herbulot, connues sous le nom de Birgit Ensemble, proposent « Roman(s) national », une fable à moirures fantastiques à propos d’une élection présidentielle. Elles conçoivent leurs propos, les écrivent et les mettent en scène. Elles puisent leurs sujets dans l’Histoire. Lointaine ou récente. Ici, on tombe en pleine actualité ! Un groupe de neuf comédiens, très bien dirigés, un mouvement vif de la représentation, de l’humour et du surnaturel, de la cocasserie et des effets de réel, tout ici séduit ! (Jusqu’au 27 mars, 2 h 20).
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