Ils sont douze sur le petit plateau du Théâtre de Poche* pour cette version théâtrale très soignée du chef-d’œuvre de Charles-Ferdinand Ramuz et d’Igor Stravinsky. L’écrivain et le compositeur s’étaient rencontrés en Suisse, où l’artiste russe du « Sacre du printemps » (1913) s’était réfugié pendant la Grande Guerre.
À l’origine, il s’agit d’un « mimodrame », avec un narrateur, deux mimes, une danseuse, sur une suite musicale, une suite que Stravinsky retravaillera à plusieurs reprises. On entend souvent « Histoire du soldat » en version concert. Stéphan Druet a eu la bonne idée de donner la parole au soldat et au diable en partageant le texte du narrateur.
Ici, assis à une table, le très poétique Claude Aufaure est un peu l’écrivain qui donne vie au fur et à mesure aux personnages. Le jeune soldat, le très fin Fabian Wolfrom, rencontre le diable, incarné par Licinio Da Silva, qui donne une couleur burlesque et grinçante au tentateur de cette fable faustienne. Le jeune homme va donner son petit violon en échange d’un livre magique qui lui apportera la fortune, mais pas le bonheur. Autre personnage, la princesse, que danse Aurélie Loussouarn, dans une tenue de ballerine classique, sur une chorégraphie de Sebastian Galeota.
Tout est très beau, les costumes de Michel Dussarat, les lumières de Christelle Toussine. Au fond, une toile peinte de Laurence Bost. C’est devant ce paysage que sont installés les sept musiciens de l’Orchestre-Atelier Ostinato, habillés eux aussi en soldats avec les pantalons rouge garance, comme leur chef, très forte personnalité, Olivier Dejours, qui dirige en alternance avec Loïc Olivier, à la tête d’une deuxième équipe d’instrumentistes. Jean-Luc Tingaud est le directeur musical : il a veillé à la forme et c’est la musique qui frappe, émeut avec le violon, bien sûr, une contrebasse, un cornet à piston, un trombone, une clarinette, des percussions. Jazz et ragtime, échos folkloriques, une musique toujours étonnante, qui fait la sève du conte.
Une très jolie soirée, très fidèle à l’esprit de l’ouvrage et qui, en même temps, le rafraîchit.
* Du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 15 heures. Durée 1 h 15. Jusqu'au 16 juillet. Le texte est publié par L'Avant-Scène Théâtre avec un dossier documentaire (14 €). Tél. 01.45.44.50.21, www.theatredepoche-montparnasse.com
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