C’EST L’HISTOIRE, qui aurait pu être banale, d’une femme, tombée follement amoureuse puis trahie. Mais l’homme dont elle s’est éprise n’était pas n’importe qui. Et au malheur de l’abandon s’ajouta le terrible sort, dans ces années de l’entre-deux guerres, d’être enfermée dans des asiles d’aliénés et séparée de son fils.
Quand Ida Dalser rencontre Benito Mussolini, il est socialiste et athée et apparaît comme un idéaliste pur et dur. Pour lui, qui ne se livre guère, et pour ses idées, elle abandonne tout et vend tous ses biens. Mais l’homme est ambitieux et a contracté un mariage officiel et, quand son ascension commence, le choix est vite fait. Il efface Ida et son fils, qu’il a pourtant reconnu, de sa vie et de tout document officiel. Mais la jeune femme refuse tout compromis et ne cesse de clamer, au mépris de sa liberté et de sa santé, qu’elle est l’épouse légitime et la mère du premier fils.
C’est ce refus de se renier, son comportement qui fait penser à certaines héroïnes de tragédie grecque qui a séduit Bellocchio. Pour lui, il s’agit moins de dénoncer les infamies du régime fasciste que de raconter « l’invincibilité d’une petite femme italienne qu’aucun pouvoir ne fera fléchir ».
Il le fait avec un rare sens de la mise en scène, en de superbes et dramatiques images, aux couleurs sombres, montrant la petite femme se battant à mains nues contre d’immenses grilles ou de terribles hommes en noir. Giovanna Mezzogiorno incarne parfaitement la force d’un personnage constamment blessé tandis que Filippo Timi est un fiévreux Mussolini jeune.
Sur ses thèmes familiers, la famille, la psychiatrie, le pouvoir, Bellocchio signe un grand film.
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