Avec « les Savants fous », qui dissèque le mythe apparu au XIXe siècle et propagé par la littérature, la bande dessinée puis le cinéma, on ne s’ennuie vraiment pas ! Laurent Lemire, qui est journaliste et auteur d’ouvrages biographiques dans lesquels il associe l’histoire, la culture et la vulgarisation scientifique, a eu la bonne idée de recenser à la fois les « personnalités fofolles » et les savants vraiment fous. Les médecins y sont légion !
On ne citera que Charles Binet-Sanglé, médecin et professeur à l’école de psychologie de Paris, qui a publié en 1908 « la Folie de Jésus », une thèse de 500 pages visant à démontrer que le Christ était un dépressif grave et un tuberculeux né dans une famille d’alcooliques, atteint de paranoïa religieuse et du syndrome de Cotard, bref, complètement fou. Surnommé Binet-Cinglé, le docteur mourra interné.
Mais on ne peut s’empêcher de rappeler que de vrais savants furent tentés par l’irrationnel. Ainsi de Newton, qui écrivit sur l’alchimie, de Pierre et Marie Curie, qui furent attirés par les tables tournantes, d’Edison, qui envisagea un téléphone pour communiquer avec les défunts, ou de Nikola Tesla, qui imagina un rayon de la mort plus proche de la science-fiction que de ses propres recherches en électromagnétisme. Et puis il y eut les authentiques génies cinglés, comme le logicien Kurt Gödel, l’informaticien Alan Turing ou John Nash, prix Nobel d’économie en 1994 et schizophrène, etc.
Robert Laffont, 235 p., 19 euros.
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