UWE TRÄGER, médecin-chef du service de neurochirurgie de la clinique Ernst Von Bergmann de Postdam, joue son propre rôle. Dans la première séquence du film, dont le titre original est « Arrêt en pleine voie », il annonce avec précision et compréhension à Franck le diagnostic qui le condamne. La caméra s’attarde sur le visage du patient et celui de sa femme, dont les expressions se figent au fur et à mesure des explications.
Andreas Dresen raconte la suite, l’évolution de la maladie et son impact sur la famille de Franck, son épouse et ses deux enfants, de façon clinique, mais non sans empathie – son père est décédé lui aussi des suites d’une tumeur au cerveau – et en s’autorisant une ou deux variations irréalistes.
Le cinéaste avait déjà traité, entre autres sujets casse-cou, de la sexualité des personnes âgées (« Septième ciel »). Son but est ici de célébrer la vie dans la marche vers la mort. Il y a de jolies scènes, quelques moments de sourire dans une inexorable déchéance physique et psychique dont pas grand-chose ne nous est épargné. Dans la maison confortable entre ville et nature, nul n’est protégé de la souffrance alors qu’arrivent l’hiver et la neige.
Les comédiens sont remarquables, Milan Peschel en tête. Il y a aussi un autre praticien, Petra Anwar, médecin à domicile, qui intervient, comme elle le fait dans la réalité, auprès du mourant.
Si « les Dossiers de l’écran » existaient encore, nul doute que ce beau film, récompensé par le prix Un certain regard au festival de Cannes (ex æquo avec « Arirang », de Kim Ki Duk), y trouverait sa place. Mais qui aime, médecin ou pas, être mis en face de ce qui peut le détruire, lui ou quelqu’un qu’il aime ? « Pour lui » est aussi une épreuve pour le spectateur. Qu’on peut être très heureux d’avoir affronté.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série