« Les Petits Mouchoirs », de Guillaume Canet

Une naïveté attendrissante

Publié le 27/10/2010
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Crédit photo : J.-CL. LOTHER

À 37 ANS, Guillaume Canet a déjà à son actif une trentaine de films comme acteur et deux comme réalisateur. Après « Mon idole » et « Ne le dis à personne », grand succès public, il signe, avec « les Petits Mouchoirs », une œuvre très personnelle. Et il explique pourquoi : après « Ne le dis à personne », il avait accumulé tellement de fatigue que « le premier virus qui est passé, il a été pour moi », qu’une septicémie l’a bloqué un mois à l’hôpital et qu’il a fait ensuite « une bonne vraie dépression ». « Je me suis rendu compte, dit-il, que mon existence ne pouvait pas s’arrêter à mon travail et que j’avais le droit de prendre le temps d’apprécier la vie. Cela m’a fait réaliser combien je me mentais depuis des années sur mes envies réelles : combien j’ai reporté sur le boulot pour surtout ne pas avoir à réfléchir. »

Ces questionnements, les réponses qu’il a trouvées dans l’amitié, il a voulu – on ne se change pas – les mettre dans ce film. « Il y a un peu de moi dans chacun des personnages », explique-t-il. Or, des personnages, dans « les Petits Mouchoirs » (ceux que l’on met sur ses problèmes intimes ou sur ses regrets existentiels pour ne pas avoir à y penser), il y en a beaucoup. C’est un groupe d’amis qui se retrouve tous les ans en vacances au Cap Ferret et qui décide d’y partir quand même, malgré le très grave accident dont a été victime l’un des leurs. Certains sont en couple avec enfants, d’autres au bord de la rupture ou seuls.

Comme ils sont nombreux, le spectateur n’a guère le temps de s’attacher à l’un ou l’autre. D’autant que ce qui leur arrive, leurs doutes, leurs querelles, leurs aveux ne relève pas franchement du scénario à suspense.

Mais, comme le dit François Cluzet, « il n’y a aucun cynisme dans le regard de Guillaume Canet sur ses semblables ». Et les émotions à fleur de peau, les rires communicatifs, les pleurs, il arrive, avec l’aide de ses comédiens-copains à les rendre palpables. Alors, même si la naïveté d’une ou deux scènes frôle le ridicule, même si d’autres n’échappent pas à la banalité, on ne peut qu’être touché.

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8845