Si un domaine a été très violemment touché par le confinement et les mesures barrière de la lutte contre la pandémie, c’est celui du spectacle vivant : salles fermées du jour au lendemain, festivals annulés. Mais dès juillet, des institutions, ici et là, ont rouvert leurs portes. Et avec succès. Théâtre de la Ville, Colline, Théâtre 14, nombreuses ont été les propositions. Et le public a été au rendez-vous.
Après quelques semaines de pause, le début de septembre marque une reprise d’autant plus courageuse que les mesures de distanciation sont maintenues : masque pour le public et sièges vides entre les spectateurs – sauf pour amis et familles – qui vont diminuer nettement les recettes, notamment dans les théâtres de petite jauge. C’est à perte, ils l’acceptent, que, par exemple, le Lucernaire dirigé par Benoît Lavigne et le Poche dirigé par Stéphanie Tesson ont rouvert.
À Paris, avec « Un été particulier » (parisinfo.com) et à Versailles avec « Plaisir d’été » (festivalplaisirdete.fr), vous pouvez, jusqu’au dimanche 6 inclus, assister à des représentations agréables, comme « l’Homme qui dormait sous mon lit » de Pierre Notte à l’Auditorium du Square Lambert dans le 15e, ou « les Fables de La Fontaine » et « les Contes de Grimm » au Potager du roi. Jean-Michel Ribes, quant à lui, propose dans un espace des jardins du Rond-Point, du 8 au 27 septembre, des moments très variés de spectacles. Et dès ce vendredi 4 septembre, une soirée est consacrée à Roland Topor, avec remise de prix (theatredurondpoint.fr).
Reprises et nouveautés
Au Belleville, dès août, on a pu voir « Une vie de Gérard en Occident », monologue nostalgique porté par Gérard Potier (jusqu’au 27 septembre, theatredebelleville.com). Au Lucernaire, « la Cagnotte » de Labiche reprend dans la joie, tandis que Sylvie Blotnikas dirige André Salzet dans « Boule de suif » de Maupassant (jusqu’au 18 octobre, lucernaire.fr). Suspendu par le confinement, « le Square » de Marguerite Duras permet la belle rencontre du profond Dominique Pinon et de la ravissante Mélanie Bernier (jusqu’au 8 novembre).
D’autres spectacles sont à retrouver ou découvrir. À la Manufacture des Abbesses, « Désordres », comédie conjugale (jusqu'au 11 octobre), et, terrible et fascinant, « le Grand Cahier » d'Agota Kristof, interprété magistralement par Valentin Rossier (jusqu'au 7 octobre, theatre-manufacture.fr).
Au Poche-Montparnasse aussi les portes sont grandes ouvertes (poche-montparnasse.fr). Locomotive de la maison, Sylvain Tesson nous plonge dans « l’Énergie vagabonde », conférence exaltante (les lundis 7,14, 21, 28 septembre à 18 h 30 : dépêchez-vous, car l’écrivain et voyageur est très demandé !). Très belle rentrée avec « le Laboureur de Bohème », extraordinaire dialogue avec la mort composé au XVe siècle par l’Allemand Johannes Von Tepl. Mise en scène et jeu, Marcel Bozonnet, face à Logann Antuofermo, que l’on a découvert dans le dernier film de Philippe Garrel. Autre nouvelle production de qualité, « Mademoiselle Else » d’Arthur Schnitzler, avec l’ultrasensible et belle Alice Dufour, sous la direction de Nicolas Briançon. Un peu plus tard on retrouvera Christophe Barbier qui, avec deux camarades de planches, donnera « le Grand Théâtre de l’épidémie », montage de textes de l’Antiquité à nos jours. Intéressant et drôle !
Les grandes salles sont également au rendez-vous. Côté privé, saluons le retour au Théâtre Antoine de « Par le bout du nez », comédie de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, mise en scène par Bernard Murat et jouée par deux virtuoses, François Berléand et François-Xavier Demaison. Un moment irrésistible qui a fait beaucoup rire le public avant la fermeture obligée (theatre-antoine.com).
À la Porte Saint-Martin, le rire sera plus grinçant avec « Avant la retraite » de Thomas Bernhard, mise en scène d’Alain Françon, qui dirige Catherine Hiegel, Noémie Lvovsky, André Marcon (15 septembre, portestmartin.com).
Côté théâtres publics, au Théâtre de la Ville, on retrouve à l’Espace Cardin « les Sorcières de Salem » d’Arthur Miller, très belle vision d’Emmanuel Demarcy-Mota (8 septembre-10 octobre) ; et aux Abbesses, « Qui a tué mon père » d’Édouard Louis, incarné de manière bouleversante par le jeune écrivain lui-même sous le regard de Thomas Ostermeier (9 au 29 septembre, theatredelaville-paris.com). Tandis qu’à la Colline, Arthur Nauzyciel crée « Mes Frères » de Pascal Rambert (25 septembre, colline.fr). Et tout cela sans vous dire encore un mot du festival d’Automne et des régions.
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