« INDIGÈNES » avait déjà créé la polémique. Deuxième volet d’une trilogie, « Hors-la-loi » a suscité, lors de sa projection à Cannes, des manifestations hostiles de groupes d’extrême-droite et d’anciens combattants, qui n’avaient pas alors vu le film. Et les critiques ne se sont pas tues, venant de divers camps ou même d’historiens.
La polémique, Bouchareb ne l’a pas cherchée. « Hors-la-loi », a-t-il dit et répété, « n’est pas un champ de bataille, n’est pas fait pour provoquer des affrontements », ce qui n’empêche pas, évidemment, « que tout le monde puisse s’exprimer » et que des débats aient lieu, « avec sérénité ».
Bien sûr, Bouchareb et son coscénariste Olivier Lorelle ont fait des recherches historiques sur les événements qu’ils évoquent, les massacres de Sétif, le combat du FLN en France, la répression policière, les activités de la Main rouge... Ils ont interrogé des témoins. Mais pas pour faire un film à message. « Hors-la-loi », qui raconte l’histoire de trois frères algériens sur près de quarante ans, est une saga. Avec ses confrontations individuelles et ses grands moments collectifs. Comme dans les films de référence du cinéaste, « Il était une fois en Amérique » ou « le Vent se lève », de Ken Loach, sur l’indépendance de l’Irlande.
L’histoire commence en 1925 quand une famille de paysans algériens est chassée de sa terre. On la retrouve en 1945, à Sétif, lors d’une manifestation nationaliste réprimée dans le sang. Ce n’est encore qu’une étape, puisque la suite du film se situera en France, d’abord dans un bidonville de Nanterre. Chacun des trois fils suit un itinéraire différent qui va en faire, engagement politique, solidarité familiale et savoir-faire de para ou recherche de la fortune, un hors-la-loi. Trois personnages aux actes critiquables et qui se rachètent par la fraternité.
Rachid Bouchareb évoque, certes, la violence politique – et c’est l’un des aspects passionnants de « Hors-la-loi » – mais, dit-il, c’est la violence liée à toutes les révolutions. Elle est universelle, comme l’est le propos du film.
Une belle saga, donc, un mélo porté par ses trois comédiens, Jamel Debbouze, Roschdy Zem et Sami Bouajila. On espère que chacun pourra en juger « avec sérénité ».
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