« Baby », de Jane Anderson

Une tragédie contemporaine

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Publié le 25/01/2018
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THÉÂTRE-BABY

THÉÂTRE-BABY
Crédit photo : EMMANUEL ROBERT

Ils ont planté leur pauvre abri sur un terrain de camping, en Louisiane. C’est l’été. La canicule est lourde et pèse sur le petit espace très encombré dans lequel ils vivent avec leurs quatre enfants. Wanda (Isabelle Carré) et Al (Vincent Deniard) sont encore très jeunes. Ils attendent leur cinquième bébé. Une petite annonce va transformer un moment leur vie.

Dans un décor très réaliste de Tom Northam, Hélène Vincent met en scène avec un soin précis de la vérité des sentiments et des êtres cette pièce américaine de Jane Anderson adaptée par Camille Japy. Cette dernière incarne Rachel, qui, avec son mari Richard (Bruno Solo), a passé une petite annonce, en quête d’enfant.

La pièce est très efficace et va son chemin mine de rien. La visite de Rachel, hyperangoissée, chez Wanda, alors que leur « contrat » suit son cours, est taillée dans un registre de comédie à arrière-fond social. Wanda possède la fraîcheur et la force d’une maman qui n’a pas d’autre choix. Al, la puissance et les défauts d’un mari un peu braque qui vit tout cela comme un échec et tente de tirer parti de gens qu’il imagine très riches. Quant à Rachel, Camille Japy lui donne sa présence aristocratique et sa finesse.

Après l’entracte, on est à la clinique, le jour de l’accouchement. Paraissent Richard, excellent Bruno Solo, qui, en une scène dense, impose toutes les contradictions qui déchirent le personnage, et l’avocat qui gère l’affaire, Cyril Coton, parfait dans sa partition. N’en disons pas plus. Ne racontons pas le dénouement.

Il y a dans cette pièce un propos très intéressant, jamais lourdement démonstratif. Un propos complexe qui passe par le cœur des artistes qui la jouent, très bien guidés par Hélène Vincent. 

Théâtre de l’Atelier, à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le dimanche à 15 heures. Durée 2 heures, entracte compris. Tél. 01.46.06.49.24, www.theatre-atelier.com  

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin: 9634