LA BÉATRICE de Bertrand Tavernier – elle avait 17 ans, en 1987, et avait déjà joué pour Godard et Carax – a fait bien du chemin, et pas seulement parce qu’elle vit une partie de l’année à Los Angeles. Avec « la Comtesse », sa troisième mise en scène après deux comédies, elle ose non seulement le sujet historique mais un personnage l’obligeant à flirter avec le film d’horreur.
Selon la légende, qui la place du côté de Dracula, la comtesse hongroise Erzsébet Báthory, née en 1560, aurait sacrifié des dizaines de jeunes vierges, convaincue que leur sang l’empêcherait de vieillir, voire lui rendrait la beauté de ses 20 ans. Forte d’études historiques, Julie Delpy fait le portrait d’une femme puissante, y compris politiquement, amoureuse jusqu’à la folie d’un homme plus jeune et – hypothèse créatrice – victime du complot de familles nobles intéressées par ses biens, avec la complicité du roi, endetté par la guerre contre les Turcs.
C’est l’une des nombreuses qualités du film : la complexité de son scénario, qui ne se dispense pas de scènes horrifiques et sanglantes, tout en offrant un suspense fondé sur les jeux de pouvoir et une réflexion sur la situation des femmes, la peur de vieillir, le rôle de la religion, entre autres sujets toujours sensibles aujourd’hui.
Décors (châteaux et collines allemandes), costumes, éclairages, mise en scène, tout est maîtrisé. Comme la distribution internationale (anglophone), qui réunit, autour de la comtesse Julie, l’Allemand Daniel Brühl, l’Américain William Hurt, la Roumaine Ana Maria Marinca (« 4 moi, 3 semaines, 2 jours », primé à Cannes).
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