CINEMA - « No et moi », de Zabou Breitman

Utopie adolescente

Publié le 24/11/2010
Article réservé aux abonnés
1290588175205956_IMG_48836_HR.jpg

1290588175205956_IMG_48836_HR.jpg
Crédit photo : G. COULON/TENDANCE FLOUE

À 13 ANS, elle est déjà en seconde. Précoce mais solitaire, entre une mère dépressive après la perte d’un enfant, et un père gentil mais dépassé. Alors elle va dans une grande gare observer les peines et les joies des séparations et des retrouvailles, preuves de liens dont elle se sent privée. Et quand elle rencontre, dans cette même gare, une jeune SDF qui n’a que quelques années de plus et qu’elle décide de l’interroger pour un exposé, sa vie va prendre un autre tour.

Le roman de Delphine de Vigan a inspiré à Zabou Breitman (qui joue la mère dépressive) un film sombre et triste même si les deux personnages principaux dégagent beaucoup d’énergie, si les notations cocasses ne manquent pas et si de petites séquences animées viennent alléger l’ensemble. Car l’ado précoce « qui veut sauver le monde, comme tous les ados, et en même temps son propre monde », résume la réalisatrice, ne réussira pas à faire dévier No de sa trajectoire. Malgré le toit et l’amitié qu’elle a cru lui donner. Elle aura grandi certes et ne revient pas à la case départ, pas plus que sa famille, qui se sera d’une certaine manière recomposée.

Marie-Julie Parmentier, dont on connaît le talent au cinéma et au théâtre, est étonnante de justesse et pratiquement de transformation physique, endossant la fragileté extrême et la folie de celle qu’elle incarne. Quant à Nina Fernandez, elle est étonnante. Les deux filles méritent le déplacement alors que la réalisatrice est un peu en deça, dans le rythme et l’approfondissement des personnages, de ses réussites passées (« Se souvenir des belles choses », « l’Homme de sa vie »).

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8862