AUTEUR pour le théâtre et romancière – « Cet été-là » a reçu en 2011 le prix des Maisons de la presse –, Véronique Olmi nous entraîne dans l’intimité d’un homme et d’une femme. Cependant, loin de décrire les turpitudes d’un couple doublement adultère, elle s’en va chercher au-delà des apparences.
Son propos est de comprendre pourquoi Suzanne, une femme mariée entre deux âges, de celles que l’on ne remarque pas, simple accordeuse de pianos, et Serge, la soixantaine affirmée de l’homme qui a réussi et époux d’une très jeune et très belle femme qui lui a donné deux beaux enfants, pourquoi ces deux-là vont, en se croisant, se reconnaître.
On est loin ici de la passion à corps perdu et, s’ils vont tout quitter, chacun de son côté, ce n’est pas pour vivre le grand amour. Leur attirance est plutôt fondée sur leur besoin de vérité, de se montrer tels qu’en eux-mêmes. L’un devient le miroir de l’autre sans crainte d’être jugé.
Au terme de ce beau roman où deux vies se délitent pour trouver la note juste mais sans parvenir à un unisson, Serge va ainsi se délester de terribles vérités enfouies depuis l’enfance. Suzanne reste beaucoup plus secrète mais on sait que, seule désormais, elle prend des leçons afin de réaliser son rêve d’enfant, devenir pianiste.
Albin Michel, 230 p., 18 euros.
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