WOODY ALLEN, 74 ans, ne joue plus dans ses propres films. S’il ne peut plus être « le gars qui part avec la fille », ça ne l’intéresse plus. Pour n’être pas autobiographique, « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu » parle de la vieillesse et de la façon de la fuir. Anthony Hopkins quitte sa femme (Gemma Jones, convaincante actrice anglaise) après quarante ans de mariage et se retrouve avec une jeunesse, un cas banal sur lequel Woody brode quelques amusantes variations. L’épouse délaissée va consulter une voyante qui, comme il se doit, lui prédit toutes sortes d’événements positifs, dont une rencontre.
Tourné à Londres (c’est moins cher que New York, explique le cinéaste), le film raconte aussi les problèmes de la blonde fille du couple (Naomi Watts), qui travaille pour un séduisant galeriste (Anthony Banderas), et de son mari (Josh Brolin), qui peine sur son deuxième roman tout en lorgnant la belle brune qui habite en face. Là aussi, rien de nouveau sous les sunlights.
La facture est classique, l’humour à peu près intact. Quant à la morale, celle du pessimiste congénital et professionnel qu’est Woody Allen, c’est que pour être heureux, il faut avoir des illusions, par exemple croire les bobards d’une voyante ou même qu’on peut vivre plusieurs vies. C’est plus facile pour affronter le « sombre inconnu » du titre, qui est aussi bien un beau ténébreux que la mort. Questionné sur le sujet lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film à Cannes, où il était présenté hors compétition, Allen sort sa boutade de secours : « Ma relation avec la mort reste la même. Je suis toujours totalement contre. » Un film par an, c’est un moyen de combattre la décrépitude. Et si l’inspiration n’est pas toujours renouvelée, on est content de retrouver Woody et ses obsessions.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série