Delphine Pinasa, la directrice du Centre national du costume de scène, reste optimiste et espère une reprise de l’activité vers la fin du mois d’avril, permettant à un public nombreux de retrouver le chemin d’une institution précieuse. Ce musée dispose de fonds très intéressants, notamment la collection Rudolph Noureev, une exposition permanente, et a réussi à attirer des visiteurs et à tisser des fils avec les établissements d’éducation de la région. À la réouverture, c’est une exposition rétrospective des travaux de Yannis Kokkos qui sera présentée, conçue par Catherine Treilhou-Balaudé (cncs.fr). Nous ne l’avons pas encore vue, mais le très bel album publié à l’occasion permet de rêver et d’apprendre beaucoup.
En ouverture de « Scènes » (Actes Sud, 333 p., 39 €), c’est l’artiste lui-même qui se souvient et tente de remonter jusqu’aux racines de sa vocation précoce. Né en Grèce, il a choisi la France en 1963, avant d’avoir 20 ans, se formant à Strasbourg, et ce sont cinquante années de travail qui sont évoquées. Les mises en scène des regrettés Antoine Vitez et Jacques Lassalle sont indissociables de l’imagination de Yannis Kokkos : scénographe et costumier, il a toujours développé des intuitions profondes, notamment sur le grand plateau de Chaillot de « Hamlet », en 1983, avec ses architectures blanches, ou dans la cour d’Honneur d’Avignon avec l’inoubliable « Soulier de satin », si coloré et inventif, en 1987. Maître de l’espace, il est aussi un costumier merveilleux, soucieux des silhouettes et du sens.
Petit à petit, Yannis Kokkos a naturellement lui-même signé des mises en scène, choisissant pour commencer une œuvre méconnue en France et très sensible, « la Princesse blanche », de Rilke. C’était en 1987. Depuis, il n’a jamais arrêté et s’est principalement consacré au répertoire lyrique, montant des ouvrages dans des opéras du monde entier. Le livre est d’autant plus séduisant que des aquarelles sont reproduites, fluides et évocatrices, magistrales. Il y a dans l’art de Yannis Kokkos, au-delà de l’érudition, de l’intelligence, de la lucidité, une harmonie qui réconcilie.
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