On ne voit pas assez cette interprète profonde et audacieuse qu’est Claude Perron. C’est elle qui avait parlé de Zelda Fitzgerald à Michel Fau et c’est lui qui a pensé à Christian Siméon. Le texte a été créé il y a déjà deux ans au Festival de Figeac, que dirige le metteur en scène et comédien, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il peut être enfin repris. Le temps a sans doute contribué à donner une force encore plus grande à ce moment unique.
S’il y a un thème, c’est la tragédie qu’est vivre, c’est la déraison. C’est la folie. Décor et costume, par Emmanuel Charles et David Belugo, sont très intelligemment imaginés : un bâtiment miniature, avec des fenêtres, le seul élément de scénographie avec une échelle de court de tennis sur laquelle se juchera Scott Fitzgerald, pour une brève intervention dialoguée, mais une présence plus longue. C’est Bertrand Schol qui l’incarne.
La femme qui surgit du bâtiment, comme un diable de sa boîte, est une ballerine classique. Couronne de fleurs, cheveux tirés, long tutu blanc, chaussons. On se souvient alors que Zelda, parmi d’autres extravagances, voulut devenir danseuse classique, fascinée qu’elle était par les Ballets russes. On comprend que la maison rose, c’est la clinique psychiatrique dans laquelle elle fut internée et qu’un incendie ravagea. Elle y mourut.
Le texte de Christian Siméon n’est pas une biographie. Il réinvente Zelda, même s’il y a beaucoup de faits exacts. Mais ce qui fait littéralement flamber l’écriture, forte et belle, et les situations souvent drôles, les réparties fulgurantes de cette femme fantasque et cultivée, ce sont la mise en scène vive, inventive de Michel Fau et l’interprétation hallucinante de Claude Perron. Elle est belle, sauvage, impressionnante. N’en disons pas plus. Vous rirez beaucoup, notamment lors du récit d’une partie de tennis homérique avec Ernest Hemingway, vous aurez les larmes aux yeux devant le destin de cette héroïne tragique, qui revit spirituellement, poétiquement, magistralement devant nous.
Théâtre du Rond-Point, du mardi au dimanche à 18 h 30. Durée : 1 h 20. Jusqu’au 19 juin. Tél. 01.44.95.98.21, www.theatredurondpoint.fr
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